
de digues? elles fe nomment Voreland, oa
JuJJendeicklandJ c’e ft-à - dire avant-terrès, ou
terres hors des digues; & il y a peu dé Gé,
nération qui n’aflure quelque portion dé ces
nouveaux terreins. Les allongemens enco.
ïe purement fabîeux , qui fe font au bord
même de là M e r, fe nomment Wadtou Watt
Leur fable eil gros, les Vents n’y font point
de Dunes, & l’on peut y marcher folidement
en baffé marée, quand ce n’eil: pas dans des
lieux ou le limon des Rivières fe dépofe. J’i-
vois d’abord imaginé que ce pouvoir être 1«
fable de la Geefl, feulement dépouillé de fes
parties les plus menues: mais ce n’eil pas ce*
la ; car il n’y a ni pierres primordiales, ni pienti
h feu.
Les Moori , cofnme je l’ai d i t , bordenl
presque partout la Geefl, à ün niveau très pea
fupérïeur à celui des Marfchs ; & voici lè phénomène
embarraiîant : c’eil que leur tourbe s’étend
fouvent par deffous le limon des
Marfchs ; tellement qu’en quelques endroits,
en fondant dans ce limon, dépôt vifible dû
Fleuve, & que, fans les digues, il couvrirent
encore en haute marées, on trouve à
h tourbe à une profondeur de i s à 20’ pieds.
• V oilà ce phénomène de la Hollande , qui
m’empêcha de parler encore de Caufes, après
qué
¡que j’eus décrit le Pays à V. M. 'Et il n’y a
I de différence entre la Hollande & les
Y Marfchs de l’Elbe , qu’en ce que, dans la pré*
Imière, qui eil enfermée de digues depuis pîu-
I fleurs Siècles, la tourbe, plùs baffe que le ni*
■ veau des Fleuves, n’y eil pas couverte de li-
Ixnon ; aulieu qu’elle l’eil près de l'Elbe, par-
|ce qu’on a enfermé ces Marfchs beaucoup plus
■tard. Le phénomène général eil donc4 de
■ la tourbe beaucoup plus baffe que le niveau
Iaftuel des Rivières: ce qui fuppofe néces*
| fairement un changement de niveau rélatif.
I Ou la tourbe s’eil abaiffée, ou les Rivières fe
I font élevées*
Faire hauffer le niveau de la Mer f feroit
I un expédient court, & qui expliquerait no-
! tre phénomène. Mais je répugné à mettre
[ enjeu d éfi grandes caufes, pour des effets
I particuliers, & ians y être conduit par des
I phénomènes généraux qui ne puiffent dépen-
I dre d’aucune autre caufe. Or je n’eo con-
I nois point d’autre,que celui dont il s’agit,qui
I faffe naître l’idée de bauffemenc du niveau de
I la Mer. Etçe hauffemenc, comme phénomène,
I feroit bien plus difficile à expliquer, que nos
I tourbes trop baffes. Je remarquerai même,
[ qu’il ne feroit qu’augmenter la difficulté, pour
[ ceux qui cherchent des Continens mis à iee
Terne V. K p»?