
VHifloire Naturelle répond pour Moyse ; „ que ce
,, fut fur le Sommet de la Montagne nouvelle”-
& ce feul trait certifieroit fon Récit. Cependant,
le peu de mots qui nous éclairent, ne s’y trouvent
que pour parler de lTvreiTe de~NoE’, qui en fut une,
conféquence, & des fuites qu’elle eut pour la Pos.
cérité de C am. La propagation de la Vigne eft
donc le feul fait de ce genre explicitement expri.
mé dans le Récit de Moyse ; mais toüt l’enfemble
montre, que les Habitans de la nouvelle t e r r e
n’eurent aucune peine à fublifter. Ils propagèrent
donc auiïï toutes les autrés Plantes qu’ils trouvè-j
rent fur ces Sommets ,• & avant que les Hommeii
fulïènt en bien grand nombre, la Nature avoit pré-!
paré leur fubfiftance de toute part, comme je l’ai
expliqué ci - devant.
Voici un cinquième lien particulier de VHi/isire
naturelle avec le Récit de Moyse , tiré de cette!
même claiïè d’objets, & précifément dans un point]
où l’on faifoit une attaque. T ou rn e fo r t plaifante,
fur ce qu’il n’y a point ôl Oliviers dans les Montagnes
d’Armènie, celles qui paroiflènt être défignées
par Moyse fous le nom de Montagnes d'Aranù
T ou rn e fo r t vouloir dire, & on l’a dit pofiti*]
vement d’après fa remarque; ,, où donc la Co-
„ lombe put - elle prendre un Rameau d'Olivier"1.
Moyse n’eft pas entré dans ces détails, auxquels
il auroit bien fongé s’il eût arrangé une Fiétion:
mais la Phyfique & l’Hiftoire naturelle répondent
encore pour lui! „ La Colombe prit ce Ramtoh
„ fur des Oliviers d'an Sommet de Montagne, qui»
„ tandis qu’il écoit une Ifle y jouiifoit de la Cbaleüf
„ produite par le Soleil dans une Atmosphère plus
„ denfe. Mais lorsque la Mer, & l'Atmosphère
„ parconféquent, fe furent abaiffées, VIfler deve-
„ nue Sommet de Montagne, fe trouva dans une
„ Région plus élevée & parconféquent movcis cbau*
„ de ; & les Oliviers y périrent peu à peu, tandis
L que les Hommes les propageoient plus bas & au
„ loin.” N o e ’ , qui n’étoit point inftruit des détails
du grand Evénement dont il avoit été témoin 5 qui
lignoroit qu’une nouvelle Surface de la Terre s’é-
toicpréparée à l’avance, prit ce rameau pour un
[ligne que les Eaux étoient diminuées, parce que
[tous les autres fignes y concouroient.
Toutjce qui me relie k montrer à V. M. des
Liens de VHifloire Naturelle avec le Récit de MoY-
s e , fe trouvera de même accompagné de circonilan-
jces frappantes, qui indiquent le caraétère de ce pre*
mier des Ecrivains. Un Inventeur , qui eût imaginé
de repréfenter presque toute une Génération
Ides Hommes comme exterminée par un D e ’lu c îe ,
|tût eu làns doute autant d’imagination, que le moin-
Jre des Peintres ou des Poetes qui ont reprélènté
cet Evénement aux yeux ou à l’esprit. Il fe
ût dépeint les Hommes courans fur les Hauteurs
our fe dérober aux Eaux qui les pourluivoient ; 0 6
:e* voyant détruits fur ces Hauteurs, fon Imagina-
don lui eût préfenté des tas de Cadavres. Imaginant
nfuîte de faire aborder à une de ces Hauteurs, fea
T t » Hoffl