
d’obfe rver, d’interroger, de raflembler les
circonftances, qu’on peut trouver les vraies
explications; ou du moins exclure celles qui
ne font pas fondées. C’eft ce que V . M.
verra encore ic i, par les faits qui regardent
cette queftion. -
. A u fortir de Groningue je voyageai quelque
tems fur la Digue qui borde YHupfe; puis,
la laiifant au N o rd , je m’avançai vers la Fri.
f e . . Pendant!trois heures de marche, que je
fis encore dans le territoire de Groningue en
traversant le Wefier Quartier , je trouvai plus
de fable que de limon. En quelques endroits
ces deux matières font mêlées ; en d’autres on
trouve le fable pur ou le limon pur. Ge font ll|
encore des confins de la première Plage, où
le fable de la Geefi çlesçencjoit pat les pluies,
recouvert ça & là par le limon des Fleuves
dans les hautes eaux. Ce fable n’eft pas la Geefi
même ; car on n’y trouve pas fes pierres ça*
raélériitiques.
Après être entré en Frife, je trouvai enfin
la vraie Geefi, & la face du Pays changea to-:
talement, Îàns que je me fuife presque apper-
çu d’avoir changé de Niveau. La culture
étoit toujours fort belle; mais dans un différent
ftile. Il n’y avoit plus de Canaux : le*
routes les pofleiTions étoient bordées de
-J , o hayes
i hayes & de plantations en taillis : la . culture
étoit auffi très différente, de même qûe l’arrangement
des maifons & de leurs entours: ü
me fembloit être dans les Bruyères : les frag-
mens de pierres primordiales & de pierres-à-
Ifeu fe montroient mêlées au fable i & enfin je
I troiivai les Bruyères elles - mêmes, fans changer
fenfiblement de Niveau. Bientôt après
¡ j’arrivai à un Village nommé ter Heyde, ce
qui veut dire la Bruyère ; & je vis revenir les
I Abeilles qui y avoient paffé l’Eté.
Je trouvai dans ce Village un grand Mar-
| ché qui me furprit beaucoup* Il me fembloit
être dans un lieu d’amufement, voifin de, quelque
grande V ille , & que tous fes petits-maîtres
& petites - maîtreffes fuffent venus la dans des
[ Cabriolets : jamais je n’en ai tant vu a beaucoup
près nulle part ; &ils n’avoient amené que des
Payfans & Payfannes. C’eft ainfi que les gens du
Pays fe charient toujours, & je he crois pas
; d’en avoir rencontré à pied fur les routes loin
des Villages. On ne voit que Cabriolets trot-
tans le long des chemins. Un bon Payfan
fortement vétu , inène un« grofie Payfanne
chaudement vêtue ( je les rencontrois ainfi
toujours par couples) dans un Cabriolet très
propre, tiré par un fort cheval bien relevant.
C’eft déjà la propreté Hollandoife & un fort