
coups de coignée; d’autres font à demi bru*
lés; ce qui eil apparemment dû aux mêmes
hommes dont on trouve les cendres dans
les urnes.
On n’eil cependant pas iarts reflource, au
fein même des Moors, pour avoir des Arbres;
pourvu que le fable ne foit pas bien éloigné.
Car en faifant de grands creux dans la tourbe,
& les comblant de fableî les Arbres peuvent
y prendre leurs premiers accroiflemens, & fe
naturalifer enfuite dans la tourbe : c ’eil ce que
M r. Findorff a déjà éprouvé. Mais au moins
le Bouleau y croît fans tant de façon. Il fe
fait à tout: il étoit déjà la reiïburce de la
Geefi, c ’eil-à-dire du terrein le plus aride; &
le voilà auffi celle des Moors. C’eil en un mot
le digne compagnon de la bruyère, qui cou*
yreaufli les Moors comme la Geefi. L ’Aune
encore, le Pin & le Frêne peuvent y croître.
Mais il y aura pour quelque terris un obilacle
général à la prospérité des Arbres ; c’eil ja fumée
de la tourbe brûlée fur les champs : ils
ne font pas des progrès , dans les lieux ou
ils n’en font pas garantis par leur pofition.
Cette fumée encore empêche qu’on ne puis-
fe profiter de toutes les Moors fauvages pour
les Abeilles. 11 faut les transporter aflez loin,
pour qu’aucune fumée ne les atteigne ; & elles
¡le s feront de plus en plus repouffèes,,à me-
fure que les défrichemens fe multiplieront*
I Quand à leur hivernage ; comme les champs
¡font enfemencés quand elles reviennent, il
|n’y a point d’obilacle à cet égard: au Prin-
[ tems elles trouvent leur fubfiilance fur les
[fleurs des Prairies, & au commencement de
[ l’Etéfur celles des bleds farraïïns.
Enfin un cinquième ufage qu’on fait du fatale,
quand on l’a à fa portée, c’e il d’en cûu-
Ivrir les chemins. On leur procure ainfi l’a-
I vantage de n’êtrè pas fi tôt ramollis par la
pluie. Quand un chemin n’eft pâsfablé, &
qu’il a beaucoup plu , les charois font imposables
, & l’on ne peut y mâréher même
! qu’avèc dè petites planches fous les
I pieds , comme on a des raquettes pour marcher
fur là neige. Ôn fe fert de cette même
chauffure,' pour diriger le feu dans les champs.
I Mais enfin encore , fans fable même , on
I peut rendre les chauffées paffables* On creu-
leroit trop lentement les foiTés profonds <& Tes
canaux, fi l’on vouîoit en èouper la tourbe
informe de brique, pour la brûler dans lesf
maifons, ou pour le commerce ; & on élè-
Veroit tfop lés chauffées , fi on la jettoit fim-
' plement deffus. Oh l’y brûle donc ; & fâ cen-_
Time Ÿ i