
, Jç crois donc, pouvoir conclure maintenant * .que par
je Syftême de la R e ’v e ’l a t i o n (où la durée de
i ’HoMME eft infinie), fa Souffrance préfente, très petite
en elle-même quand on confié ère 1’Humanité’,
çft infinim ent petite lorsqu’on etnbrafle fa .durée:
& que nous-mêmes, quelque incapables que nous
foyons, de faifir l’enfemble de l’Univers, & de décider
fur le P o ffib le , nous appercevons très: aifémetit,, qu’il
eft des Maux inséparables des B ie n s , parce qu’ils font
le moyen fie les produire 5 & qu’ iï eft, très proba-
Me , que ii la Ç a u s è p r e m i è r e eut voulu produire
du B iE N pur, E l l e en aurait produit, incomparablement
moins. Ainfi E l l e eft pleinement juftiiiée aux
yeux du PhiÎofophe qui admet la R e ’v e ’l a t i q s :
& bien loin qu’il apperçoive aucun befoin de, s’en
écarter, pour fatisfaire fon Éntenàement fur l’exjsT
tence d’ufi D i e u infinim ent _ bon; il fçnt que c’eft
E lle qui le fatisfait le mieuxlà cet égard. Mais
i l nous refte un objet, effentiel à confidérer.
Le Syftême qui eft ici l’objet de mon examen f
fait encore de 1’Homme un Automate) une espèce de
M achine arithmétique , mue par une fpite du premier
mouvement imprimé à I’Ü n iv e r s ,; & à laquell
e feulement, eft lié uq E s p r i t , qui» fans avoir aucune
part à. fçs opérations, tant phyfiques qxfintelleffu.
elles, n’ a, que la faculté à ’en a vo ir connoiffçince.
J'ai démontré dans mes Discours préliminaires,
que cette idée, contraire au Sentiment intime de
1»HnMMK. n’a aucun fondement, dans la JTléchqnique:
& cela fuffifoit à mon but ; }c’eft pourquoi, j ’ai renvoyé
à un aiitre terns de démontrer, qu’elle eft de
plus formellement contraire à la Science q u ’elle
reclame. ..ll ne s’agit donc encore içi que d’examiner
, fi c’eft là un moyen fie juftifier la Cause pre-
ÿffEÙfe > qui obtienne fafientiment fie là Raifon,
patf
¡pat préférence à celui que fuppofe toüt l’enfembl*
p e la R é v é l a t i o n .
Quoique je n’ aie plus à examiner que cette par*
[fié du Syftême, je fuis obligé de le répéter en en»
ti'er, pour en faire voir le développement & les liens»
L 11 y a du M a l dans le Monde : donc la C a u s i s
p r e m i è r e a été obligée, par la nature des cho•
L fe s , à admettre quelque M a l, en produifant le
L plus grand B ie n . .. •— Pour que la nature des cho«
L, fes l’aît exigé, il faut que la C a u s e p r e m i e r s *
t . n’aît pu intervenir qu’une feule fois dans l’Uni-
„ vers pour établir les Caufes qui y opèrent, & dé»
j, terminer toutes leurs A ïïio n S ; à ^exception d *
„ quelques cas très rares.
„ La C a u s e p r e m i e r s ayant ainfi tout préor*
|, donné dans l’Univers, E l l e a donc aufli préordonné
L, les A Etions des H o m m e s : c’eft-à-dire que tout ce
,, que nous leur voyons opérer, eft une fuite du mou»
„ vement primitif qu’a reçu l’Univers. ”
La première de ces Propofitions eft le Principe
Commun ; mais quant à la fécondé, j ’ai montré tout*
à-l’heure, qu’il n’y avoit aucune liaifon entr’elle &
ice Principe; c’eft-à-dire, qu’il n’elt pas befoin que
D ieu ait dû préordonner tout, pour être juftifié du
M a l. Ainfi la dernière Propofition, fa voir; que
les ACtions des Hommes font une fuite du premier
•branle donné à l’Univers, ne s’appuyant que fur la
fécondé (dont même elle ne découle pas), n’eft
peint appuyée fur le Principe. /
Cette Propofition rélative à I’ Homme , demande»
roit donc d’être prouvée par des Argumens directs}
[c’eft-à-dire, qu’il faudrait démontrer ; qu’en effet,,
[les opérations de 1’Homme, tant intellectuelles que
phyftques, font également des Phénomènes réfultanS
des Caufes michaniques. qui forment l’enfemble de