
gui jusqu’ic i a été contredite par tous les Phéno.
mènes. E t cependant nous nous y enfonçons plUs
q u e jamais: carfi toute la partie de la durée du
Globe qu’embrafle notre Hifloire, n’a pas encore
rendu fenftble ce rèfroidijfement fuppofé de la Ter.
re, nous ne pouvons favoir fi ce font des Milliers,
ou des Millions de Siècles, qu’il a fallu pour
que nos Régions perdiflent la Chaleur néceffaire
aux Elépbans. Si donc nous allons chercher dans 1$
Phyftque des témoignages en faveur de cette Hy-
pothèfe , ils devront être bien évidens ; puisque
dans les oppofitions des Phénomènes à la Théorie,
celle-ci eft toujours fuspeèle. Examinons donc
ce côté pbyjiquc du Syftême.
La première Propofitipn fur laquelle il s’appuye
eft celle-ci: „ la Terre a une C h a l e u r propre,
„ indépendamment de p e l l e que luicommuni.
„ que-le Soleil.” Ce fut Mr. d e M a i r a n qui
foutint le premier cette Propofition ; & comme
c’eft la fpéculation d’une Homme de génie, :elie
mérite qu’on s’y arrête. V o ici donc comment il
entreprit de la prouver ( a ) .
Si le Soleil (penfaMr. de M a ir a n ) eftl’U’
nique Caufe de la Chaleur fur notre Globe, les
Températures de l’Hiver & de l’Eté doivent être
proportionnelles au pouvoir du Soleil dans ces deux
Saifons. Le pouvoir du Soleil s’exerce par fes R<i'
H ‘ f r\. ' - ' "» ■ yons,
( a ) Je tire les réfultats de l’Ouvrage de Mr. B A11 L Y.
I ans. A proportion que le Soleil eft plus élevé
K ir l’Horizon, il tombe plus de fes Rftyons fur un
Irrein d’une étendue donnée ; & qirind il demeure
fur l’Horizon durant une pins grande portion
des vingt-quatre heures, fes Rayons agiflent auffi
plus longtems fur cette même étendué de terrein.
dnfi le pouvoir du Soleil pour produire la chalemp,
fir notre Globe, eft plus grand en Eté qu’en H i-
r par ces deux caufes; favoir, plus de Rayons
jncidens fur un même lieu, & une plus grande
durée de leur aètion dans l’espace de 24 heures.
Qrles Effets du Solpil, confidérés fous ce point de
pue, font entièrement du reffort de la Géomè-
tiic ; & c’eft par elle qu’on a trouvé ; „ qu’à la
,1 Latitude de Pa ris , le pouvoir du Soleil, au Sol- ,
,| ilice d’Eté, eft Jextuple de fon pouvoir au SqI-
,1 ilice d’Hiver.”
ËOn tirade là une conféquence précipitée, fk-
yoir: „ que la C h a l e u r produite par le Soleil,
,, au Softice.d’Eté, étoit auifi fexpuple de c e l l e
„ qu’il produit au SoÎftice d’Hiver. f Une tellq-
lonfëquence n’eft plus du reffort dé la G e o m e -
11r 1 e ; elle appartient àlaPnYsiQUE, & demandera
un examen particulier: mais je continue l’ex-
pofidon.
I Dans le plan de M. d e M a i r a n , il falioit
¡ percher enfuite quelle étoit la C h a l e u r réelle
SoIftice d’Eté & au SoIftice d’Hiver à Paris;
jpfin de comparer la différence des Températures
milles des deux Saifons, avec la différence qu’on
croyoit