
Végétaux, qu’on nômme tourbe, & nourriffant
à fa furface lés mêmes végétaux dont elle eft
compofée. Auffi notre Payfan , chez qui
nous nous arrêtâmes au retour-* nous aflura
que la Kédinger Moor, avoir féniiblement
hauffé de fort tems. Cet effet fans doute peut
venir en partie d’une continuation d’écoule-
ment de la grande fource: mais il ajouta, que
des étangs qui s’y trouvoient* s’étoient comblés;
cé qui ffemble provenir plus naturelle*
ment de la formation de nouvelle tourbe.
Avant de quitter les Marfehs de YOJie,
nous allâmes éoir fes digues. Elles ne font
guère moins élevées que celles de l'Elbe? car
il s’agit toujours de fe garantir des plus hautes
marées. Les débordemens des Rivières contribuent
fans doute aü danger ; mais feulement
quand ils fe joignent à cette première caufe.
Or la marée remonte dans YOJle,comme dans
Y Elbe. Mais comme le canal de YOJle èfl
incomparablement plus étoit" ; & qu’ainfi ,
lors même qu’il êft plein, il n’y a pas affez
d'espace pour que les vents y occaiionnent
de grandes vagues y les digues n’ont pas be*
foin d’être bien fortes. La marée y remonte
jusqu’à Bremervb'rde, qui èft à l’entrée
des grandes tourbières ; & elle îroit même
plus lo in , fcni une Edufe qu’on lui oppofe.
|
Ipofê.' Les Vaiffeaux de trois mâts- peuvent
||-emoBter jusqu’à Ùften, d'uni nous n’étions
■pas bien loin ? & les petites barques navigent
Ijusqu’à Bremervërde : ainfi tout ce Pays Jà eft
■bien aidé par la navigattipn. ; ; ;
i La plus grande partie, des Marfehs,; le long
■de ces Rivière , repofe fur. le fable de .la
mfer. J’entends parla un fable tout différent de
Bcelui de la Geejî ; fable qui fait le fond de la {der le long de ces côtes. L e Limon des
livières ne fe de'pofe que dans les j lieux cal--
Inès, & là ou l’eau n’eil pas affezcptofonde
■pour être fortement agitée. Ainfl > il fe dépofe
■d’abord dans les Golfes; & enfuite là où les
Iragues de la Mer ont affez élevé le fable,. pour
nue l’eau foit moins agitée à fa furface. . Ain-
lfi par exemple, du côté de la Mer i la plage
Ife prolonge d’ abord en fond- de fable, puis les
■dépôts des Rivières s’y accumulent: par les ba-
llancemens de la marée ,& forment des Màrjchs.
B Ces accroiffemens fe font avec une telle ra-
Épidite, que les Générations fucceffives fe
transmettent des progrès fenfibles &:bien con-
|nus, tant en formation dé bancs de fable ifq-
■és, qu’en allongement de la côte, & en- ex-
Itenfion des Marjchs le long des Golfes. On
la même un nom pour défigner ces nouvelles
■conquêtes, qui ne font pas. encore, enfermées
de