
fait de grands changemens dans pluiieurs Efpèces
$ Animaux terreftres & marins, & même dans les
Végétaux\ que pluiieurs des Efpèces connues, n’at-
teignent plus la grandeur qu’avoient avant la R e ’,
v o l u t i o n , leurs analogues que nous trouvons
parmi les Foffles: c’eft ce que j ’ai eu l’honneur
de montrer ci-devant à V . M. jOr cette altéra-
tion dans la grandeur de la ta ille, efl fort liée
avec celle de la durée de la Vie; car, à prendre
Tenfemble des Animaux, les plus grands vivent ordinairement
le plus; & nous voyons que dans les
mêmes Efpèces, dans celle des Çhiens par exemple,
la durée de leur Vie a afîèz de rapport à la
grandeur de leur fa ille . Ainfi, la diminution de
grandeur dans quelques Efpèces connues depuis
iè tems où la Mer a enféveii ces dépouilles d’A-
nimaux, eft fort analogue à une vie plus courte
pour ceux qui exiflent aujourd’hui. Je me borne
fur ce fujet à ces confidérations tirées de YHifloire
naturelle; parce que je me propofe d’envifager cet
objet fous une autre face, qui fortifiera cette Douzième
Circonflance caraétèristique dju Récit de
M o y s e .
En omettrois-je une Treizième, à laquelle j’ai
confacré tant de tems, foit pour les Recherches,
foir pour fon expofition dans le cours de cet Ouvrage!
La plus grande objeftion qu’on ait faite
contre ce R écit, étoit l’idée vague d’une grande
ançitnneté de notre Globe , déduite de quelques
Pfaé*
ï Phénomènes. ' La T e r r e elle-même, iàns doute,
e(t fort ancienne, & perfonne je penfe ne peut
déterminer cette ancienneté : mais cela ne contredit
point le Récit de M o y s e , puisqu’il ne dit rienç
fur cet objet: c’eil ce que j’ai montré ci-devant.
Ce qu’il falloit donc examiner feulement, c ’étok
l’ancienneté de nos C o n t in e n s tels qu'ils font ;
pour voir fi ce qu’en difent les Phénomènes , s’ac-
corderoit avec le D e ’lu g e . Pour cet effet il falloir
examiner; fi les Caufes naturelles confiantes, qui
! durent commencer d’agir fur des Continens nouvell«-
I ment mis à fec, ont accumulé des effets plus grands,
I que ne les fuppoferoit la petite diftance de l’époque
où ces Continens dûrent fortir des Eaux. Or V. M.
a vu , qu’en étudiant avec foin le pouvoir de ces
Caufes dans les Effets qu’elles continuent à produire,
ainfi que la quantité totale dé leurs Effetsg
il eft manifefte qu’aucune d’elles ne peut dater de
plus loin que du tems du D e ’lu g e décrit par
M o y se .
Je terminerai l’expofition de ces Liens partieu>-
lier s du Récit de M o y s e avec les obfervations
de tout genre en Cosmologie, par celle d’un Quatorzième
, capable ce me femble de frapper toute
I perfonne ’qui réfléchit, quelque opinion qu’elle eut
auparavant. Je n’ai aucune part à, fa découverte,
ainfi je ne ferai pas fufpeét d’illufiop : mais j’avoue
que lorsque j’eus la première connoiflàttce des
Tait* dont il s’agit, ils me frappèrent vivement,
par