
àufli clairement, que celui des diminutions delà
denfitè de 1’A i r : l e F u i d e i gn e’ , Caufe inmi-
diate de la C h a l e u r , devant fuivre à tout autre
égard les Loix générales des Fluides de fon espèce.
Quelque claire que me paroiffe cette Théorie,
je dois prévenir une objeftion qui peut fe préfen-
ter, & qui m’a été faite même par unë perfonne
que je confidère trop, pour n’avoir pas égard à
ce qui la frappe : voici donc cette obje&ion. „Sans
„ doute,le F lu id e igne’ tombe vers laTerre, comme
„ tout autre Corps ; & en qualité de Fluide, élajii-
„ que\ fa denfitè doit devenir plus grande de plus
„ en plus, de haut en bas dans TAmosphére.j
Mais ne font-ce pas là dés Minimal La Caufe
, eft-elle proportionnée aux Effets? ”
Je dois d’autant plus répoiidre à cette obje&ion,
qu’elle paroît être de même nature que plufieurs
autres que j ’ai faîtes moi-même contre quelques
Syftêmes. Je vais donc développer ic i des Principes
généraux relatifs aux Rapports de Cause à
E f f e t , quant àTintenfitè. ,
Le Fondement de ma remarqué à ce fujet, fera,
la diflin£tion de la nature de ces R a p p o r t s , d’avec
leurs degrés fuccejfifs fuivant Yintenfité des
Caufes. Les R a p p o r t s abfolus de C a u s e r
E f f e t , font toujours de la plus grande obfcuri-
té, & le plus fouvent ; entièrement cachés pour
nous; aulieu que leurs degrés font fournis à nos
Mefures. Ce. n’eit donc pas dans la nature des
R a p p o r t s que nous, pouvons conteiler fur le
trop ou le trop peu. L ’exiftçnce d’une C a u s e , çft
accompagnée de celle d’un E f f e t d’un certain
genre; c’eft là tout ce que nous favons le plus
fouvent: & en. cela l’idcè de trop ou de trop peu
n’eft rien; ce font des données de la Nature*;
Mais voici où la quantité devient quelque'chofe,
& même tout; c’eft lorsqu’il s’agit de Causes
qui, par leur nature, ont divers degrés d’intcnfité'j.
& dont les E f f e t s , auffi par leur nature, doivent
avoir des degrés d’intentitè qui fuivent certaines
L o ix t rélativement aux degrés d'intenfité de
la C a u s e . Car fi alors on lie une C a u s e , hypothétiquement,
à un E f f e t qui doive avoir
avec elle la dernière espèce de Rappor t dont
j’ai parlé (c’eft. à -dire que, lorsque les degré»
à'intenfité de la C a u s e fuivent certaine progrès-
fion entr’eux, les degrés d'intenfité de I’E f f e t
doivent auiîi fuivre entr’eux, ou la même Jpro-
greiïîon , ou quelqu’aütre pfogreffion connue ) ;T
on doit alors prouver l’exiftence de çe Rappor t?
c’eft-à-dire, démontrer l’exiftérice des degrés cFin-
tenfité, ou de la C a u s e fuppoÇee, comparativement
aux degrés, connus des Phénomènes, ou de
certains E f f e t s fuppofés, comparativement aux
degrés connus de la C a u s e qu’on dit les produire.
C’eft ainfi que la Géométrie devient k Logique
de la Phyfique ipéculative : & c’eft des Règles de
cette dernière espèce de. R a p p o r t d’une C ause