
ner. J’espère donc que le compte que j ’au.
rai l’honneur d'en rendre à V . M. fera très
exaét.
. Notre première viilte fut vers l’un des éta-
bliilemens les plus favorifés par lés circonilan-
ces. Il eil au Nord de Bremervörde, en descendant
YOße ; ayant à T J E f l cette Rivière,
& à rOueitla Méhe, qui, coulant le long des
Çollines de fable, vient fe jetter dans YOße à
l’extrémité de cette partie des Moors. Il y a
deux grands Villages auprès de ce confluant:
l’un nommé M ébedorff, & l’autre Oßendorjf,
du nom des deux Rivières qui les bordent &
les embraflent. La enauflee fur laquelle nous
marchions, laifle d’abord Méhedorff à la gauche
, en s’avançant vers Oflendorff, qu’on
trouve à la droite. Les maifons de M ¿be-
dorff, font à l’extrémité des pofleflions de
leurs habitans, oppofée à celle qu’on longe en
fuivant le chemin. Avant qu’on eût approfondi
les fofles qui le bordent, on voyoit en y
marchant, toute l’étendue de ces pofleflions, &
la hauteur entière des maifons à leur extrémité
Aujourd’hui on ne voit plus que les toits de
celles-ci; parce que le terrein a pris une courbure
fenfible, en s’abbaiflant tout le long de
la chauffée, qui s’efl beaucoup afFaifée elle-
même.
Nous
Nous traverfâmes dans cette route plufleurs
Ifles & promontoires de la Ceefi ; & nous v î mes
fur celle - c i , de grands creux, qui
paroiflent avoir été faits par les habitans fau-
vages du Pays pour y abreuver leurs Bétail,
dans le tems que les M oors étoient beaucoup
moins élevées & moins étendues, & que ces
creux fe trouvoient fur des pentes. Us font
aufli en grande partie comblés de tourbe. On
trouve dans le voifinage ces réfervoirs d’eau,
les tombeaux de ceux qui lés avoient faits. Il
y a d’ordinaire un grand monceau de pierres,
entouré de moindres monceaux. Le grand
monceau paroît avoir fervi uniquement à
quelque cérémonie religieufe ; il ne contient
point ¿'Urnes ; mais il y en a une dans chacun
des petits.
Le Village ¿'OJlendorff, où nous fûmes
d’abord , eft compofé de 35 Feux , dont 5
font fur les Terres d’un Seigneur, qui a fuivi
l’exemple du Roi. Chaque Feu poflede 5 an-
• pens de terre à grain ou jardin , & 16 en
prairies. Celles - ci jouiffent d’un avantage
particulier. Etant le long de la partie de
YOJie où la marée fe faifoit encore apperce-
voir avant l’établiflement de l’Eclufe de Ere-
mervorde , elles ont une Marfcb , qui s’étoic
aufli formée dans le tems où la tourbe, n’occupoit