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lient à fon Récit que par des chaînons qui lui ibnt étran-
gers: & furement les points auxquels ils fe lient
n’étoient pas arrangés en vue de l'Histoire natu.
re lie , puisqu’elle étoit inconnue à Moy se. Rien
donc de ce qui fe paiToit fous les eaux de la Mer
ni fur les Ijlcs qu’elle environnoit, ne pouvoir
entrer dans fon plan; & il ne parle du. D elugb
que pour apprendre aux Hommes-;; „ qu’à telle
„ Epoque, & durant la vie de Noe’, les Eaux
„ embraiTerent tout le Globe, qu’elles furpaifé-
„ rent les plus hautes Montagnes de cette T e r r e
„ donc D ie u avoit prononcé la De/lruiïion ; que
„ tous les Hommes, qui l’habitoient, périrent, à
y, l’exception de Noe’ & de fa Famine, iàuvéspar
„ VArche " Tel eft l'objet unique qu’il préfente,
& qu’il vouloit préfenter.
Mais les IJles de l'ancienne Mer étoient fertiles
; & devenant les Sommités des Montagnes des
nouveaux Cotninens, elles furent ainfi les principales
fources de la nouvelle Population , quant aux Ani-
maux\ comme elles le furent pour les Végétaux, dont
JVîoyse ne fait mention qu’en parlant de la Vigne (a).
Ces confidérations feules fuffiroient, pour nous,
au-
( a ) J e renouvelle Ici ma prière A ceux qui ont lu ¡ d'anciens
Commentaires de cette partie de la G en e se , de lira
jusqu’au bout, avantque de juger lç mien. Je les priefurtoüt de
remarquer, que dans les Ch. VI , V il & VI I I , lemot te r r e eft
toujourréladfauv. 13 du Ch. VI . .. „ Voici je les détruirai avec
,1 la t e r r e ; ” o ù ce dernier mot nedéfigue pas le G / ch ter-
refirt (qui ne fut pas d é tru it) mais le Çoritir«ST.
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I tE T T R i C X L V I I . D l LA T E R R E . (6 3
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l autorifer à admettre ce que dit rHifloirc naturel-
I le, fans rejetter le Récit de Mo y s e ; mais je vais
»montrer de plus à V. M. que ce Récit lui-mê-
■me nous éclaire à- cet égard.
Je remarquerai d’abord, que l’ufage connu les Orietv-
■ taux, de mettre fouvent le Tout pour fa Partie, .
■nous empêche de regarder les Tous que nous troü-
Bvons dans le Récit de M o y s e , comme des Tou»
¡¡abfolus, lorsque cela n’eft pas déterminé par la
nature de la chofe. C ’eft ainfi que lorsque Dieu
ordonna à N o e ’, „ de prendre de toute chofe qu’pn
„ mange, pour ferv ir de nourriture à lui & aux
,, Animaux, ” ce T o u t ne pouvoit être abfolu ;
puisqu’il eût embraiîe pour ainfi dire toutes les
l.claflès de Subfiances. Il ne fîgnifioit donc évi-
Idemment que, ,, tout Ce qui étoit nécejjaire
l „ pour nourrir, lui> & tous les Etres vivans ren-
| „ fermés avec lui. ” Ainfi le T o u t des Animaux
l à renfermer dans l’Arche ne fignifioit, non plus, que,
I „ T o u t ce qui-étoit nécejjaire, pour qu’au fôrtîr
l „ de Y Arche, N o e ’ & fa Famille peuplaffent à'A-
1 ,, nimaux le Pays qu’ils habiteroient ; ” ou telle
lextenfion que la Sagefle Divine jugea à propos â d’y ajouter, & qui fut connue de N o e ’ pour la
partie qui dépendoit de fon exécution. Nonfeulement
| donc les expreflions de M o y s e ne font aucun obftacle
à mon Syftême à'Hijioire naturelle, où j’ai dit
que les l/les dé Y ancienne Mer- ont été les principales
Sources d’où nos Contiiiens ont tiré leurs
Animaux'y mais elles. fervent à expliquer, aufli
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