
faut fouvent qu’ils s’en paflent ; furtout ej
hiver ; car leur nacelles foht trop petite*
pour de grandes vagues. Ils vivent alors de
poilTon fec & de quelque peu de fromage $
¿e beurre; & les pommes de terre leur tien,
lient lieu de pain.
Ces Infulaires ont copier v é to u te l’allure
des anciens Bataves ; on les connolt partout,
Ils font fort contens de leur état & ne defi.j
ïent point de le changer. On parle très avan-j
tageufement de leur caractère. Quand des
curieux vont les vifiter, ils les reçoivent al
feélüeuièment & de leur mieux.
En général on ne voit point de defir de
changement dans les états vraiment Amples^
où de petites barrières s’oppofent aux premiers
pas. C’eil une grande leçon pour Ifl
ducation & le Gouvernement des hommes.
LETTRE
L E T T R E CXXXII.
[ Defcîipion phyftque de la H o l l a n d e *
R o t t e r d a m , le 4e lire* i y j l .
M A D A M E ,
"E fuis bien près de terminer mes descriptions
de ces Côtes : j’aurai bientôt fini
avec les fables, les tourbes, les limons,les
fcigues, les Rivières & la Mer. Ce Chapitre
aura paru bien long à V . M ., qui n’a-
yoit pas befoin qu’on Lui prouvât le peu d'àn-
(knneté de nos terrés : il le paroîtra beaucoup
auffi à plufieurs de mes Le&eurs lorsqu’il
fera publié. Mais' je ne doute pas d’en
¡trouver, pour qui ce fera l’Aurore de vérités
Importantes. Ils commenceront à douter de
¡ce qui étoit admis par des Savanç de grande
lïéDUtatinn ? & fi mes desrrïntions nrodnifent