
fenfiblement dans ces Montagnes, tollé leurs ha.
bitans atteftent ce fait*: Des paflagcs connus de
pratiqués fe font obflrués; les communications de
plufieurs Paroifles, qui autrefois Te faifoient par
des chemins directs, ont été coupées par des accumulations
de Glacé, & l’on eft obligé à de grands
détours: fur la fin du dernier fiècle, on pouvoit
abréger de moitié la route ordinaire de Genève à
Turin (qui eft par le Mont-Ceni), en pafl'ant à
pied par certaines Gorges du haut Faucigny , qui
mauwonant ïont cornblëes de G la ç a ;
Voilà donc, encore un Phénomène d’une étendue
déterminée, qui a des progrès fenfibÎes,& par-
conféquent à Y origine duquel on peut remonter
avec quelque certitude- Si la furface de M Terre.,
telié qu’elle eii maintenant, avoit cette prodigieu-
Te antiquité que quelques Syftêmes Cosmologiques
fuppofent, toutes ces Montagnes ne feroiçnt-elles
pas encroûtés de glace? toutes celles de leurs hautes
Vallées'ou il. s en forme par leur pofi tîon, n’en
renfërmèroient - elles pas déjà autant qu’elles peuvent
eh contenir t
E t ici il fàü.t re.matquer , qu’à ï’originè quèlcpn-
quede/ce Phénomène, Tes progrès purent être à
peu près atifli rapides que nous les voyons aujourd'hui;
parce que foutes les Neiges & les G/acW reflètent
dans les Hautes vallées & s’y accumulèrent, fans
autre diminution que celle de la fonte qui s’opère
à cette hauteur. , Ce ne fut que lorsque la mafle
des Glaces eut augmenté au point de tendre à fe
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Lettré CXXXIX. SI de l a T E R R É . $9%
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■ f a ir e ,chemin par des iflties* qu’elle acquit cë raotilyeroeüt
progreffif qui forme les Glaciers à ]$ ma-
Inière des Laves. Ces iifiies étoient des Gorges en-
itre le* Montagnes; & fouvent la Glace dut s’élever
beaucoup poîtf les fürpafTeri Lorsqu'elle fat ae*
Umolée à une-hauteur fuffifante, elle tomba d’abord
bar gfaudes pièces ,1 comme on le voit encore en divers
endroits; mais ces pièces entraînèrent fouvent
les /rochers déjà féparés de, la Montagne, par de»
revaOës ; les paifages s’agrandirent, la G la c e s’y
kroduiût ¡& s’avança fucceflivement fur les pen»
es, en forme de Law. Sortant ainfi des Régions du
m d & atteignant les baffes- Vallées,, elle s’y fon*
f i t rapidement, & fit place fafis cefle à de nouvel-
ves Gerces, entraînées-par leur poids, & qui vinrent
fe fondre, Ainfi le manque de ces écoulèmens
fans l’origine, prpduifit en,grande partie.; ¡’effet
nue produit aujourd’hui une plus.' grande accumulation
qui entretient le froid; c’eft-à-dire* l ’augr
entation de la G lace.
Ce Phénomène eft donc dans le même casi que
f elui de la Végétation. S’il n’y avoit pas une Cause
retardante, nous n’aurions pas allez de tetns pour
f tteindre feulement l’origine de VHiJloire certaine,
m u la rapidité des Progrès de la Glacé. Ce Tonc
l es ljjues qui nous,donnent plus de tetns i parce
Bu’elles ont accéléré la fonte, Mais ;il:,n’y a pas
f ncore des ljjues partout ; & malgré les i (fues déjà
Formées, les Vallées continuent à fe combler, à
Imoins qu’elles ne foient petites comparativement
»leurs ljjues. Oa