
la poffeffion ïnâlïèiiable dés Communier s , & gârah-
tiffentainil les individus de l’abïolne mifère (a)
»> Un peu plus haut, on trouve une esplanade
gazonnée,au milidu de laquelle eft un tas de pierres
faitfûrement à deüein. La tradition rapporte, qu’il
fèrt de tombeau à 'des Dames, péries de froid en
ce lieu là ; & c’eft Ja raifon qu’on donne de ce
qu’il cil nommé le Plan des Dames.
•„Une demi heure après, toujours montant, on
trouve le haut de la Gorge, où l’on paile fous des
Rochers fitués à la gauche, qui, vus de loin,
reiTemblent fort à un Château ruiné. Nous trou-’
vâmes dans ce Col beaucoup de Neige des années
précédentes. Il.fe forme fouvent de ces amas
par quelques années de grandes Neiges, qui fe
détruifént dan s les années où il y en a peu.
Lorsqu’ils ne fe détruifent plus entièrement , ils
deviennent Glaciers a la longue, par des fontes &
gelées focceffives.
„ Quoique arrivés à ce qui, du bas, nous avoit
paru le plus haut du PaiTage, le plus pénible noute
reftoit à faire. Le fentier, qu’il eft impoflible de
u ne
( « ) C ’eft cette innfiènabilité, qui fait à mes veux l’avantage
immenfe des Communes pour les foibles, comme je l’ai
maintenant expliqué en nombre d’endroits de cet Ouvrage.
Quelques perfonnes s’étoient trompées àj cet égard, fur ma
première expofition; croyant que c’étoit le non'fartage que
j’avois en. vue. Ja n’aime le non-partage, qu’entant qu’il
allure / inaiiènabiliti. Si on l’aflure autrement , comme
on le peut, ( & je l’ai monté ) je foubaite alors le
partage.
pe pas perdre à chaqueinftant, .tourne fur la gauche,
& monte infenhbleinent fur les ,derrières de
]a Montagne , dont, ces Rochers en forme de
Ruines cachent le haut. On marche alors à peu
près S. E-a montant pendant une demi heure parmi
de gros Rochers quartzeux, rompus & cre-
i vaffés. Il fe faifoit tard, la ^Nuit approchoit,
| les hautes Sommite's fe couvrojent de Nuages &
i nous menaçoient de la Pluie, il fouffloit un Vent
trèsfroid,& rien ne fauroit être-plus fauvage que
tout ce qui nous environnoit, où, dans les intervalles
des bouffées de Vent, règnoit le plus profond
iilence. On a là un enfemble de fenfations,
qu’on n’eft pas fâché d’avoir éprouve'es une
fois, mais qu’on n’aimeroit pas à éprouver de ’
nouveau
„ Il étoit huit heures du foir lorsque nous arrivâmes
à une Croix, quis’étoit fait Jongtems attendre,
parce qu’elle de voit nous marquer le plus
haut du Pairage. Elle fert en cet endroit de Limii
(b ) Le plus jeune de mes Neveux ( & qui eft encore
fort jeune) à qui fon Père rappelioit , après leur retour, quelques
circonftanccs du paflage du Bon - homme, lui dit ceci
que je comprens fort bien: „ je n’aime pas à entendre par-
L 1er de ce Bonhomme: chaquefois que j’y peufe, il m’at-
„ trille, jusqu’à me caufer des frayeurs lorsque l’idée m’ea
L revient pendant la nuit.” Sans être jeune comme lui, j» rae
[rappelle bien , que certaines pofitions que j’ai éprouvées dans
des Montagnes, m’ont occafionné du friflbn dans des reminis.
¡cences noélurnes, quoique je a’én euift éprouvé aucun fut
les lieux, . ' ' K T f w f ,
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