
Que tout eil aifé dans les cabanes ! Et furtout,
qu’on y eil bien ! Je ne fouhaite pas d’être
plus heureux ces gens * là. Le contentement
eft peint fur leur phyftonomie; que peut-on
deiirer de plus? Il y a bien des routes pour
être heureux ; mais il n’y a qu’une manière de
l’être. Le bonheur eil le bonheur : ce n’eft
que par lui-même qu’on peut le définir ; on
ne l’explique jamais à qui ne le fent pas.
Une troiiième raiibn de chercher le voifi-
nage du fable, par les IJles ou les bas fonds,
lorsqu’on s’écarte des bords, ce font les four-
ces qu’on y trouve en creufant des puits.
Quelquefois cependant on a de l’eau pure à la
furface même des M oors ; par des ruifleaux
qui y coulent, venant de laGeejl, & que l’on
contient ou dirige dans des canaux de bois ou
d’argille. Mais encore on peut fe palier même
de cela; & il y a des établiflemens où l’on
ne boit que l’eau de la tourbe. Il eil vrai
qu’elle n’eft pas agréable au goût pour ceux
qui n’y font pas accoutumé? : mais on s’y
fait, & elle n’e il point mal faine. En général
tout eil fain dans ces Moors; l’air, l’eau &
les alimens; & à cet égard elles ont un très
grand avantage fur les M arfchs, où la décom-
pofition des végétaux eft putride.
Un quatrième motif de chercher du fable t
bu à la furface, ou à une petite profondeur *
[pour y fixer l’emplacement des maifons, rc-
[garde les plantations d’Arbres. Les Arbre?
fruitiers, non plus que la plupart des Arbres
de charpente, ne peuvent prendre leur premiers
accroiiïemens dans la tourbe : quoique
jenfuite on les y voye prospérer. C’eil ainfi
qu’on y trouve des Forêts de Chênes , telles
que celles de la Kédinger-Moor, & d’autres du
côté d'Ojlerholtz : tandis que de nouveaux
[Chênes ne fauroient y croître. Il paroît
donc, que ces Forêts fe font établies, tandis
!que la tourbe étoit peu profonde & que les
racines des Chênes pouvoient gagner le fable;
& qu’enfuite ils ont été peu à peu comme
foulevés, où peut-être foulevés réellement,
continuant à croître dqns la tourbe.
Mais aufîi, beaucoup de, ces Forêts, tant de
[Pins que de Bouleaux & de Chênes, ont été
détruites : on trouve leurs relies fous la tourbe,
où les trônes font ordinairement couchés du
;Sud Oueil au Nord Eil, Cette direction vient
fans doute dç celle des vents qui ont abattu
les Arbres. Ceux qui viennent de ce côté là
font ordinairement accompagnés de pluie; ce
qui ramollit la tourbei & ils agiffentplus par
fecouifes, que les vents qui viennent du Nord.
Plufieurs de-ces Arbres enfévelis, ont eu des
coups