
J’y paflai une heure délicieufe, dans la con.
"templatiôn de tout ce qu’on découvre de
cette Colline. Si le R o i pouvoit un jour
voir de ce Belveder, tout le bien qui s’eft
déjà fait fous fes aufpices dans ces Contrées,
& tout celui qui refie à faire î On découvre
de là presque toute l’étendue de tes Marais,
autrefois ii méprifés, Ôc qui cependant renferment
déjà 456feux en 21 Villages. Mais
quel espace encore pour de nouveaux établis-
femensl II eil vrai qu’à juger par le plan que
j ’ai fous les y e u x , tous les bords des eaux
courantes, font déjà occupés. Mais depuis
qu’on voit qu’il füffit de retenir l’eau de l’hiver
fur ¿les furfaces abailfées, d’où l’on puifTe en-
fuite la faire écouler au Printems, pour qu’il
y croiffe de bonne herbe ; depuis qu’on fait
que, même fans eau, & feulement en arrivant
à h tourbe noire, on peut faire des Prairies avec
de l’engrais ; il n’y a plus aucune partie des
Moors qu’on ne puifle espérer d’amener avec
le tems à la culture; c’efl-à-dire à mefuîe
qu’il faudra de nouvelles ruches pour les
ejfaims des Colons. Et combien n’étoit-ii
pas intéreflant pour l’Humanité de lui donner
cet exemple ! Il fuffit de voir les Cartes
particulières de quantité de Contrées d’Allemagne
, pour le comprendre ; tant on ÿ
VOlt
Loit de tourbières, partout où le fol e il de
efi. 1 '** IS P ~ ‘ ftf ’’ J f
0n s’occupe beaucoup a couper de la tour-
L dans tous les environs du Weierberg , à
aufe du voiiinage de Brème, & en général
du Wejet, où l'on peut arriver par beauc
o u p de Canaux & par les petites Rivières. La
Mourbe y-eil fort bonne, & leshabitans en font
n de leurs objets capitaux.
On voit de cette même hauteur le Pays
¡es JJles flottantes, dont on raconte des mer-,
Iveilles dans les Pays éloignés , & qui eil vraiment
curieux. -Elles appartiennent au diflriél
làeWMufen, qui eil le long de la Hatnme. L e
îlit d’une Rivière, marque un lieu bas, où.
de jette beaucoup d’eau en hiver; & toute la
tourbe en eil pénétrée. Or la tourbe blanche,
celle qui n’eil presque encore que des végétaux
comprimés, eil plus légère que l’eau.
JDeforte que quand elle e il totalement inon-
rdée, elle tend à fe foulever. Elle ne le pour-
roit pas, fi fa furface étoit entièrement continue:
mais comme on la coupe par -des fos-
ïfés, pour qu’en Eté elle fe fèche , il arrive
quelquefois en hiver, qu’une p iè c e , féparée
par des foifés tout à l’en tour, fe détache du fond
& fumage. Si alors l’eau furpafle la furface
générale plus que le plateau foujevé- n'eil
épais,