
fur laquelle il eft bâti;, eft parfèmée de frag.
mens du plus beau granit, moucheté de rouge
& de verd très vifs. Ce Promontoire de
Üeejl, dominé par des C o llin e s s ?avàricè dans
les Moors comme daris un Lac ; ' excepté que
la Moor eft presque toujours bombée ; parce
que l’écoulement naturel de fés Bords , y produit
l’effet qui rëfulte des coupures. - '
D e là nous fîmes encore la route à pied
jusqu’à Ojlerfode: toujours en fuivant lè'Canal.
Dans ce trajet la tourbe s’eft trouvée
plus ferme ; ainfi elle a formé plus tôt des bord
durables; & le Canal fert déjà à la navigation
, par le moyen de petites Eelüfës! de
planches, qü’on peut établir & changer à fort
peu de fraix.
Ojlerfode eft l’un des plus anciens établiffe-
mens au centre des Moors ; il a déjà '20 ans.
Aufli n’y brule-t-on plus le gazon pour l’enfe-
mencer: on eft arrivé à la tourbe labourable;
les prairies font formées le long de la Hamme\
on y a des beftiaux , & parconféquent de l’engrais
; & l’on cultive à la manière ordinaire.
N ’y ayant donc plus de fumée, les
Bouleaux & les Aunes y font déjà fort beaux.
U n’y a point de vergers, parce qu’on n’a pas
encore entrepris d’y en établir par le tnoyen des
creux remplis de fable ; mais cela viendra
avec le tems. De
D e là nous paffâmes à Heuiorf & Hutten-
I ¿erf , deux Villages qui commencent feule-
»ment à fe peupler, & où il n’y a presque eni
v r e que des embrions de Feux fous des hut-
■ tes. Cependant les Prairies s’y forment auprès
■des ruiffeaüx qui traverfent la Moor, & il fe
■prépare déjà quelques maifons pour l’hiver pro-
■ chain. Ces fuocès donnent du courage , <5c
■l’on peut compter fur l’établiffement folide de
■ 49 familles qui germent fur ce fol. • Tout au-
■près eft une Iile de Geeft , nommée Hutten-
■ lush, où le mélange de fable & dé tourbe eft
I extrêmement favorable à la culture. Aufli y
™ vîmes nous un fort bon établiflement d’un
frère de Mr. Findorjf, fon adjoint dans I4 di-
reftion des Moors. Il nous accueillit fi bien,
que nous oubliâmes chez lui la fatique de nos
longues marches à pied.
Après avoir vu de près quelques uns de ces
établiffemens extraordinaires, ce fut un grand
plaifir pour moi que de trouver un obfer-
vatoire d’où on les découvre presque tous.
C’eftle Weierberg ; vrai 1er g encore, & qui
le demeurera; car il domine beaucoup les
Moors, du centre desquelles il s’élève. Monir.
le Baillif à’Ojlerboltz poffède un fort joli pavi-
lon à fon fommet, dont Monfr. Fifcher, le fécond
Baillif, voulut bien faire les honneurs.
J’y