
L E T T R E CXXÎI.
Defcription de la K e d in g e r -M o o k , ¿¡y
que de la Geeil des Marfchs qui j
l'environnent.
S t a d e , le i l . ibre. 177I
M A D A M E ,
*71"’A ï commencé â voir les étohnànti
J J Mon s de ce Pays-ci. C’efl: un phém
mène bien étrange, & fur lequel, qud
que j ’aie déjà beaucoup vu , je ne pour:
presque parler encore à V . M. que pouf L
rapporter des faits.
L a tourbe, qui fait le fol des Moots, ei
une fübftance végétale; il fuffit de la voit
pour n’en point douter. Et quoiqu’il y«
aît d’une espèce, qui, au premier coup d’d
ne paroît qu’une forte de terre noire & cou
paéle ; comme pourtant il y refte toujom
quelques veftiges de racines, & que dans le
tourbières oii paff» par degré de la tourbe deli
I â
Sfurface, qui n’eft qu’un amas de végétaux fer-
és à cette terre noire du fon d, toujours
lombuftible comme les végétaux mêmes, il
he fauroit y avoir de doute fur fon origine.
| La tourbe n’embarfaiïe donc pas beaucoup
¿eux qui rie la voyent que coupée & deilinée
E brûler: 'on a bientôt Connu que c ’étoit un
Imas de végétaux. Mais dans de phério-
pnènè, comme dans tant d’autres, il faut
¡bien apprendre * avant que de favoir qu’on
fait peu.
Les difficultés à l’égàtd de la tourbe, confièrent
principalement en dèux chofes; la cau-
fe de fa formation, & les lieux où elle fe
trouve qùelquefois; A l’égard de fa fôf-
Tnation, ori peut d abord dernarider ; ¿,pour-
j, quoi fe fait-il de la tourbe par le féjouT
5, des eauXfur certains terrèins i tandis qu’et-
l les ri’eri pfoduiferit pôint daris d’autres ?
# Ainfi par exemple: pourquoi ne fe fait- 3
,, point de tourbe dans les foiTés des Marfcbs,
[/, quoiqu’ ils renferment des eaux ftagnantes,
[ „ & qu’il f C fo ifle une multitude de végé-
\ „ taux; tandis qUe généralement il s’ën for-
-, me dans la Geeft par les mêmes circonilan-
5», ces ? ” Quant aux lieu* où elle fe trouve
quelquefois, V . M. aura occafion de voir
¿ans la fuite-, combien ils font embarraffans.
Tome K I Q-uoi*