
par des caufes lentes & fucceffives: de forte
qu’en me refufant à l'admettre, je n’aurai au.
cun de ces Syftêmes contre moi.
Je vois d’ailleurs trois caufes particulières
qui peuvent concourir à expliquer notre phjé-
nomène : le hauflement des Golfes, fans
hauffement du lit de la Mer: le mouvement
progreffif des tourbières quand il y a de la
pente : & l ’affaiffement du fol fur lequel re-
pofent celles-là. La première de ces caufes
n’efl; point douteufe ; feulement je ne la crois
pas fuffifantepour expliquer tout les phénomè.
nés. A la naiffahee de nos Continens, ces
Golfes q u i, aujourd’h u i , contiennent des
Marfchs & le prolongement des Fleuves, ap.
partenoient à la Mer & étoient à fon niveau*
Le fable de la Geeji tomba fur leurs
bords, celui de Ja Mer s’y accumula j <$rla
tourbe fe forma fur cette zone. Cependant
les Golfes, tant par ces accumulations de fab
le , que par les dépôts des Fleuves, fe re-
tréciffoient peu à peu ; leur fond s’élevoit,
ainfi que celui des Fleuves vers leur embouchure,
& le cours de ceux * ci fe proloogeoit
dans les Golfes, où parconféquent ie niveau dt
J’eau s’élevoit. C’eft là un effet qui n’efl que
trop certain pour tous les terrains renfermes
de digues dans tous ces Golfes où fe jettent des
s Fieu-
Fleuves, depuis Y Elbe jusqu’à la Meufe. Car
à mefure qu’ils fe comblent, il faut élçver les
çigues; parce que le niveau de l’eau y haus-.
Je fenfiblement. En un mot > la pente de
l'extrémité originaire des Fleuves, s’adoucit,
par leur prolongement dans les Golfes. Il ne
Jefteroit donc qu’à favoir, fi cette eaufe là eil
ftffifante pour avoir élevé le niveau des Fieu,
des de 15 à 20pieds; c ’efi; à-dire au deilùs de
Îelui où l’on trouve la tourbe la plus baile. Ce
qui ne me paroît pas probable. I Mais s’il faut des auxiliaires à cette première
caufe, j ’en vois d’abord u n , dans ce
gliiTement de la tourbe dont j ’ai parlé ci-,des-
fus. .3 Je crois très probable, que cette
fiibftance , toute formée, a été pouiïee en
Ivant fous les eaux des bords des Fleuves j &
que, bientôt encroûtée de limon , elle s’eft
•|onfervée fous ces eaux ; même qu’elle a fait
chemin par deffous le limon, par la preffion
des parties fupérieures toujours croiffantes.
! II' me femble que je ne chercher ois pas
i ’autre caufe , fi je n’avois à expliquer que
la tourbe enfévelie fous les Marfahs de l’Elbe ;
& en général toute celle dont la furface ,
■rouverte ou non des dépôts des Fleuves, peut
itre à fec en baffe marée. Mais en Hollan-
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