
Syftêmes généraux, elles méritent qu’on les
obferve.
Peu après avoir quitté Oldenbourg j ’ai rencontré
des Abeilles, qu’on ramenoit de b
Bruyère. Les Ruches, qui font de l’espèce
commune faite de paile, étoient garnies par
deifous d’une toile qui emprifonnoit les Abeil.
les. On les avoit furprifes pendant la nuit;mais
elles n’avoient pas été fi promptement renier-
mées, que quelques unes ne fe fuiîent échap.
pées daps l’infiant où l’on foulevoit la Ruche.
Celles-là cependant n’abandonnoient point
leurs compagnes,- elles fuivoient les Ruches
en voltigeant autour du chariot, cherchant
fans ceife à rentrer chez elles.»
Ces Ruches qui reviennent, font celles où
les Abeilles fe nourriront pendant l’Hiver de
leur propre miel, & donneront des eiTaims au
commencement de l’Çté : on a détruip ou dis-
perfé les Abeilles dont on a pris le miel & lai
cire. La fubfiftance de ces animaux étant bornée
avant que la bruyère fleuriife, on ne peut
en entretenir qu’une certaine quantité; ce qui
rend inutile dans ces P a y s -c i, J es inventions
par lesquelles on tire là cire & le miel fans
détruire les Abeilles. Comme de nouveaux
eifaims les embarrafleroient auifi avant l’Eté , ils
9 ont pas befoin non plus de ces étonnante^
méthodes par lesquelles on en produit fans fa»
voir comment. ï Combien ne- devons - nous pas
nous fuspeéler d’ignorance, lors même que
pous croyons le mieux connoître la Nature !
Qui eût douté, après Mr. de Reaumur, que
VHifioire des Abeilles ne fût. entièrement connue
? Cependant V . M. fait, que ces nouvelles
méthodes de faire des ejfaims, par la variété
des phénomènes qu’elles préfentent & les
controverfes qu’elles ont fait naître, ont ren-
yerfé les idées anciennes, & nous laiifent encore
dans la plus grande obfcurité.
Ru commencement de ma route , des en-
fans m’ont donné un fpe£lacle,quin’eftpas indigne
de l’attention des Oeconomiftes, <& même
de tous les Philofophes. Les enfans en général
montrent dans leurs amufemens le goût d’édifier
, cherchant à imiter ce qu’ils voyent.
L’enfant de Ville fait des maifons de cartes; mais
il n’y gagne guère pour l’Archite&ure citadine ;
ç’eft un Art trop relevé pour lui. I c i, l’enfant
imite des Colonies, & il avance réellement vers
ce qu’il devra faire un'jour.
Si j ’avois eu le tems de copier maint petits
ouvrages que j ’ai vu fur le iable, je pourrois
préfenter à V . IM. des deifeins qui manquent
à pluiieurs de mes descriptions. Ces enfans,
qui n’ ont pas tant étudié que moi leur Pays.,
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