
fe forment fur des bancs, ou le fable eil mêlé
de coquilles. C’eil fur ce même fable que fe,
font formés tous les nouveaux Polders.
DeJfzyl eil encore une petite Placé fortifiée)
à l’entrée d’un Canal, & précédée d’un Port!
fur la Mer. Je me fuis promené ce matin j!
quelque diilance fur la Digue,vers l’élafgjfl
ment du Golfe, pour examiner ces Rempanj
du Pays, dans un lieu que la Mer attaque:
c’eil précifément parce qu’elle n’y dépofe pat
autant qu’ailleurs, qu’il peut y avoir un PorJ
Cette Digue a une fort grande bafe, par le)
peu de rapidité du talus du côté de la Mer
& elle conferve allez de largeur dans le haut]
pour que deux grands chariots puilfent s’y ^
paifer fans s’approcher des bords , qui foot!
gazonnés comme les pentes ; & fi bien gazon-!
nés, que e’ eil un pâturage pour le bétail. M
pied de la Digue, du côté de la M e r , régnent
de gros pieux de 9 pieds de haut, fort ferrés,
& arcboutés de 5 en 5 pieds du côté (tel
la Digue. Au dehors ils font eux-mêmes garantis
par un rang de groifes pierres , principalement
de granit, qu’on va chercher
pour cela de toute p a r t.. C’eil en de pareils
endroits que s’e'mployoient ceux qu’on tiroitl
du Pays de Brème. Là où les. vagues peuvent
, par certains vents, frapper oblifiue*
meut
ient les pieux, on fait encore des jettées en
faVant, pour les brifer avant qu’elles y arrivent*
le font deux rangs de pieux voifins & paral-
jè es, dont on remplit l’intervalle de pierres.
■Tout cela réfiile fort bien à une tempête
81 marée médiocre. Mais dans les fort hautes
marées, la Mer furpalfe les pieux , & fes
fcgues viennent frapper immédiatement la
mgue. C’eft alors le gazon qui la fauve. Il
Mit du tems pour qu’il fojt entamé dans une
glande étendue, & que Targille qu’il couvre Sic creufée au point de céder ; & avant qu’el-
lejle foit, il furvient une baffe Marée, qui don-
fe du relâche. Alors tout eil en mouvement
Itour des Digues ; & tout, école prêt à l’avanr
|cé pour les réparer. On a des monceaux de
■eux de diilance en diilance ,• de Targille tou-
!è prette , & de la paille. . . De la paille
centre la Mer en courroux ? . *. Cela paroît
¿rabord en effet très extraordinaire; & cependant
il eil vrai , que dans ces momens terribles
q’efl; là paille qui fauve ces Provinces. Quand
1 dn a réparé la brèche avec de Targille bien
Lttue, elle n’ell pas gazonnée; & les vagues
auroient bientôt ramollie & emportée. On la
[ouvre donc d’une forte natte, qui fe fait bien
|îte. On tord la paille en forme de groffes cordes,
(u’on pofe les unes centre les autres, dirigées
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