
toute la maffe, qui porte un caraétèrc d’orjgjqe.
Rien donc n’autorife à afflgner aux matières ré-
fraïïaires ou vitrescibles une origine plus ancienne
qu’aux matières calcaires qui leur font mêlées; fur-
tout rien abfolument nfy autorife à attribuer ces
dernières) aux animaux marins. La fécondé Pyra.
mide eft de matière plus homogène ; nous ne trouvâmes
dans fon moellon que de la Rocbe quart-
zeufe blanche; & cependant fa forme ne différoit
en rien de celle-de la première Pyramide, il di-
verfe pour la matière.
„ Nous trouvâmes quelques Chalets au pied
de la feçonde de cçs Montagnes; ils fe nomment
les Chalets de VAllée blanche. De font, les plus
chétifs que j ’aie vus: on pourroit aifément les
prendre pour des tanières; à peine les deinêïoit-
on entre les débris des rochers. Cependant nous
y trouvâmes du lait, & de fort bonnes gens qui
s’emprefîèrent à nous accueillir.
„ De ces demeures fi foli taires & fi fauvages,
on,descend le long d’un Glacier qui vient des coupures
inférieures du Mont - blanc. La côte qui le
borde eft couverte de la plus belle yégétation Alpj.
ne. Le charmant Rhododendron y croit en abon-,
dance, & íes fleurs y font du plus bel incarnat.
Le Torrent qui fort de ce Glacier, arrêté dans fon
cours par le Mur d’un autre Glacier qui vient aufli
du Mont-blanc y forme un Lac dont l’eau eft blan-
cheâtfe. Gn côtoyé ce Lac en le laiffant à la
gauche; & dan? le lieu où le Torrent reprend
ion cours, on le traverfe fur un pont de bois.
On fuit alors fon bord par un fentier pénible &
tbrtileux pris dans le Mur du fécond Glacier, appelle
la Rùife de Miage. Ce Mur eft un entaffe-
ment dè débris du Mont-blanc, qui, dans les
I parties non encroûtées'par la Glace, iè détruit
I comme les autres Pics. Son moellon, tombant
■ fur les Glaciers, descend avec eux; & fe verfant
I peu a peu fur leurs bords, il formé ces Murs qui
I les accompagnent. Le Glacier dont je parlé, eft en
B particulier tout couvert de ces débris dù Mont-
I blanc dans ung étendue très confldérable ; & c’eft
■ vers le bas de la Vallée, où parconfêquent iis
I n’ont pu arriver qu’avec laGlaçe. Ils offrent la plus
I belle colleétion de pierres primordiales que j’aie vue;
I Granits,, Serpentine, Roches quart zeufe s de toute
I couleur. Talcs, Scbifles micacés, Pierre ollaire,
I Quartz, veines d'Amiante dans tous fes degrés de
Ifoupleffe, grande variété de Scborls; & les furfa-
Ices de plufieurs de ces débris , font couvertes de
I Drufes de cri Haï de rocbe.
„ Arrêtons nous un moment fur cette variété
I de pierres, provenant fùrement de l’une des plus
I anciennes Montagnes du Globe. Comment re-
I connoître ici le? marqués d’une vitrification géné-
I raie & univerfelle? Une matière fondue montre*
Irpit-élle cette,variété? Les Volcans nous répoa-
Ident : tout y eft vitrifié, & fenfiblement homo-
Igëne: là Lavé proprement dite, le bafalte, les
I cendres, les feories diverfes, ne diffèrent que par
I différées degrés de vitrification, de pureté de ma-
I tiere, ou de poroflté; & en même teins, tout,
[ dans leur arrangement, montre les couches de
ma