
depuis leur pied jusqu’à leur fommet ; mais avec
une diftribution inégale; & cette inégalité fe trouve
de même dans les Couches des Plaines & dans
celles des Collines. Quelques unes de ces Couches
, fains diitinêtion de pofition, renferment autant
ou plus de corps marins que d’autres matières ;
tandis que d’autres Couches n’en ont que peu pu
point. Quelquefois ces coquillages font presque
tous d’une même espèce, ou d’un petit nombre
d’espèces différentes : d’autres fois ils font de toute
espèce, jeunes & vieux, entiers ou par frag-
raens, & avec tous les accidens qu’ils éprouvent
dans la Mer. On trouve fouvent parmi ces coquillages
, des plantes marines, des poiJJ'ons & autres animaux
marins, entiers ou par pièces. Là matière
d’un grand nombre de ces éminences eft "encore
mobile dans toute fa maffe (elle n’eft pas pétrifiée) ;
& cependant leurs L its n’en font pas moins réguliers.
Les corps étrangers qu’elles renferment y
font couchés de plat les uns fur les autres,' comme
ils Je font au fond des eaux. En un mot, nous
ne faurions nous figurer autrement, lés accumulations
de matières qui s’élèvent fur le fond de' la
M e r , réfultantes de tous fes mouvemens naturels.
**— „Donc nos Continens ont été un fond de Mer,
„ fur lequel iè pafloit, tout ce qui fe paffe fur le
„ fond de la Mer aêtuelle.”
Parmi ces corps marins, dépofés fur le fond de
Mer qui eft devenu notre Continent, nous en trouvons
de nombre d’espèces qui ne vivent plus que
dans
dans dés Mers lointaines. '<— — „Donc la .Mer,
, après avoir couvert notre Continent, ne s’en eft
,• pas retirée lentement ; car par une telle retraite,
„ les Animaux marins qui y vivoierit, auroient con-
„ tinué d’y vivre ; & nous retrouverions dans les
„ Fonds voifiris de nos Côtes, les Espèces, dont
„ les dépouilles fe trouvent dans les terreins
„ voifins qui font à fec. ”
Nous voyons auffi ,& jusqu’au bord de la Mer,
des corps marins fofliles d’Espèces qui ne fé font
trouvées dans aucune^Mer ; quoiqu'il paroiffe que fi
elles exiftoient, elles n’auroient pu échapper àla vue
des Hommes. „D o n c il doit y avoir dans
„ la Caufe qui a fait retirer la Mer de deffus nos
„ Continens, quelque circonftance qui ait pu mê-
„ me détruire ces Espèces, ou du moins les cacher
„ entièrement à notre Vue, ou encore changer
„ leur apparence.”
Si nous confidérons la forme extérieure de nos
Continens, nous ne trouverons dans leur ehfem-
ble aucune marque que la Mer s’en foit retirée
d’une manière violente. Ils renferment une quantité
de Collines & de Plaines, compoféës de Couches
dt fable ou d’autres matières désunies, qui n’ont
fubi aucun dérangement. • On ne voit point de
vafte coupure s’étendre vers la Mer aêtuelle ; &
la plupart même des Fleuves ont dû creufer leur
Lit pour y arriver —— ,, Donc, quoique par tous
5) les Phénomènes précédons, il foit évideïit que la
>, Mer n’a pas quitté nos Continens par une retrai-
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