
franc* de I'Homme) ; & puisque l’examen eft dirigé
à ce qu’enfeigne la Re ’ve’lation , pofpns d’abord
ce qu’Elle dit à ce Sujet.
„ L ’Homme ne finira point après fa Vie aftuelle ;
w cette Vie n’eft mime qu’une infiniment petite
„ partie de fon exiftence. Die u jugea convenable
„ d e le créer libre, aéfif, capable de fe déterminer
if par lui-même. Les Souffrances qu’il éprouve s
„ tant par là, que par des Caufes indépendantes
„ de lui . ont leur raifon dans la durée infinie, tant
,, des individus confidérés féparement » que de l’Es-
,, pèce. Dieu n’a laifle ignorer à I’Homme , ni fa
„ nature , ni le but des Souffrances qu’il éprouve.
tf Et quant au fort futur des Médians;, en le fai-
j, fant déclarer aux Hommes, pour leur fervir de mo-
v tif à faire le Bien & à éviter le Mal; I l a fait an-
,, noncer en même tems, que fa Bonté ¿toit audeffus de
„ toutes fies oeuvres ; & qu’ainfi L ’Homme n’ a aucune
„ raifon de penfer, que la Sageffe, la Juftice & la
,, Bonté ne Soient à cet égard, comme à tout autre,
s, le Principe de la Volonté fuprême à fon é-
*> gard.’’
Tel eft l’enfemble de ce qu’enfeigne la Re’v e ’-
L a t i o n fur fur ce grand objet ; & nous y voyons
déjà , quede Mal eft rendu infiniment petit, comparativement
au Bien, vu la durée de l’Espèce humaine.
Nous y voyons encore, quant à la nature de
ee Mal ; qu’il n’eft point dans l’Univers comme une
eonféquence inévitable du Bien ; mais qu’il précède
le plus grand des Biens, comme moyen de íe produire
: tellement que Dieu , qui pourroit l’empêcher,
ne l’empêche pas, parce qu’il remplir fes Vues fages
& bonnes. •
Comparons dès ici les deux Systèmes. Leur Principe
commun eft ; „ que la Toute -puiffançe n’em-
' V ; v ’. " v bratfiraffant
pas'les C ontradictions, la Cause prämiere
” eft pleinement juftifiée à l’égard du M a l qui ef|
’ t dans le Monde, lorsque ce M a l, étant incompa-
„ rablement plus petit que le B ie n , en eft infepara-
s, ble par là nature des Chofis,
Dans l’application de ce Principe, l’un des Systèmes
dit: „ Que D i e u , en créant l’Univers pour
9, que tôut s’y exécutât dans la fuite fans fon Inter-
vention (excepté dans des cas très rares), le fit
„ de telle manière, qu’il renfermât tout le B ie n poa-
„ fi ble, avec le moins de M a l pofîible.”
L’autre Syftême dit: „ que D ieu , en créant 1U-
„ nivers, y préordonna tout ce qui pouvoit etre p re -
ordonné d’une manière convenable ; & qu’il cou-
tinue d’y agir ,• en y produifatyt fans ceffe tout"
,, le Bien pofîible’ avec le moins de M a l pos-
„ fible.” A "
Je ne fäurois vdir aucune différence entre ces deux
Syftêmes, confidérés fous de point de vue commun
& abftrait, de juftifier la C a u s e P r e m i e r e de ce
que le Monde renferme du M a l ; & par conséquent
le premier ne donne lleü à aucun dourè fur les Preuves
qui établiffent la certitude de la R e ’ v e ’ l a t i o n .
Mais fi l’bn examine enfuite les développemens des
deux Syftêmes, combien la R e ’ v e ’ l a t i o w Elle-même
se manifeftera-1- elle pas faSouree 1 Déjà,-EU«fixe
nos idées fur la grandeur de ce M a l, qui fait l’objet
de l’examen. Dans le premier. Syftême, on ne fau-
roit établir cette durée de I’ Homme •( qui fait presque
disparoître le M a l) , qu’en la fondant fur fa possibilité.;.
& fur l’idée générale de la Bonté de D ie u :
aulieu que la R e ’ v e ’ l a ï i o n l’affirme. Dans le premier
encore , ces bornes mifes à la P u iffa n ce de
D ie u par la nature des chofes, ne font qu’une idee
absolument vague : »Milieu que la Rs ’ v **latiom nous
ap