
nous nonïmoné lés Livres de MaŸ' s e , avoit été fabriqué
par t e Juifs- Cette afîèrtion a été vifto-
rieufement repouiTée; & voici qui la. détruiroit
fbul. Qu’on examine les connoiflàrices qu’avoient
les Hommes ibr Vflifîoire naturelle, d'ans ces
tems reculés où la G e n e s e . étoit déjà connue,
& qu’on fe demande , comment des inventeurs
PauFoient ainii» accordée avec des Phénomènes
qu’ils ignoraient ?
Jusqu’ici il-n’a été qüèilion que de Faits racontés
; mais l’on juge i auiîi les Hommes, par leiii
but, & par la manière dont ils l’exécutent. : C’ei;
ce qui me reileà examiner à Pégard de Mo.yse;
êc pour cet effet , voyons, d’après l’expérience,]
commerit- procèdent lés autres Hommes, lorsqu’ils
éntreprenneht par eux-mêmes- la recherche des
Vérités philofopJii'ques fc morales -,1 & qu’ils veulent
les propager.
Quand S o c r a 't e de P l a t o n , nés au milieu d ’u n e
Nation qui- avoit- déjà- aifez de lumières par elle-mc-
me pour pouvoir reconnoître fes erreurs, voulurent
examiner les Notions répandues, chez les
Hommes, quelle fut la niarche qu’ils fuivirent?
Employant d’abord leur Entendement à débrouiller
ce qu’il y avoit de vrai dans ces Notions,
ils- arrivèrent, par- une longue route qui nous cil
connue, à le perfuader eux-mêmes : ,$ qu’il ni
pouvoit y avoir qu’une' feule C a u s e p r é -
ù m i e r e de l’U N i v E i i s , & non plufieuw
},‘ que cette C a u s e j p r e m i è r e ne pouvoit avoit
£e;
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| n ces Pajjions humaines que lui attribuoiené
I ¿es Poetes ou 1*5 des Prêtres intéreifés : que le'}
| j, Gouvernement de I ’ U n i v e r s ne fe faifoit pas
| „ par fêcou/Jes, . connue il fe ferait par les Actions
L , diverses & fou vent ’op po fées , de plufieurs
I j, D i e u x : que vu la nature de l’II omme,, il
I , n’étoit pas poiîible de -penfer, que. ion Bou-
j „ heur,; pe.ùdant une exillence, infinie, pût fe
1 ", trouver dans les Champs E lifé e s,‘ ni fes, pei-
1„ nés dans le Tartare. ” , Telles- font les Vérités
Yprimitiues que ces Philoibphes furent extraire des
¡Idées qu’ils trouvèrent chez les Hommes. Ils
¡ne les' découvrirent pas ; ils raifonnèrent fur ce
¡qu’ils trouvoient reçu, & le ramenèrent aux pre-
Xmières. Notions. . - «i ï, *i • 6 4? . • i )
Eclairés, ainii potir eux-mêmes fur des Objets
[qui importent fi fort à l’Homme, que firent ces
IPhilofophes humains pour procurer à leurs Com-
Ipatriotes le bonheur dont ils jôuiiïbient alors? Ou
■plutôt, que pouvoient-ils faire, . n’ayant que la
Ivoye du Raifonncment pôur perfuader ? Il ne fut
■point qucitipn d’annoncer une Doctrine au Peu»
Iple ; on ne iàuroit raifonner au milieu de la Mul-
ifitude : il fallut qu’ils enfeignajjent dans des E colle
s ; & parconJ’équent qu’ils fe bornaifent à im petit
■nombre de Djfciples, auxquels ils firent fuivre pas
l à pas la route qu’ils avoient eux;- mêmes tenue ;
■ répondant en même tems à leurs objections. Ce
■fut là un premier obftacle que trouvèrent ces Phi-
llofophes ; la nature des chofes l’indiqueroit feule,
A á á à qtiàiid