
Nous commencions à entrer dans un Pavs
extrêment agréable, par une caufe qui pro.
cure en . même tems & le plaifir des yeux &,
celui du coeur. C’eil ic i la dérnigre occafion
que j ’aurai, d’en entretenir V o t r e M a j e s t
é ’ , & je ne puis me réfoudre à la perdre.
Je prens trop d’intérêt a l’égalité poffible en-
tre les h om m e sau maintien de la vie rurale
qui peut feule la produire, au fort des hommes
futurs qui peupleront les déferts ; j ’ajou-
$erai même que' j ’en ai déjà trop dit fur ces
matières importantes; pour épargner ici quelques
momens.
Nous avions paifé Henri - Chapelle, & nous
étions fur de fqrt hautes Collines , qui poussent
eh avant tin grand rameau dans un ma-
gnifique Vallon. Vervier étoit au bas de la
pentè fur la droite, & Liinbourg fur la gauche.
Nous descendîmes pendant deux heu-
res & demie dans un chemin fort doux qui fè
maintient toujours furie haut dp la çôtè, ayant
ainfi continuellement fous lès yeux les deux
pentes, & le Vallon dans lequel elles vont in*
fenfiblement fe perdre.
, T ? ut ^et espacé eil en Prairies : mais je
n.a* ^ama^. r^en vu dans ce genre qui fût il
Bien dîvifê. Les divifions font marquées par
dé belles hayes,' fouvent mêlées d'arbres,* ce
qui donne à cette furface dans l’éloignemént!
l’apparence d’un ouvrage de marquetterie.
Ces Prairies font à foin ; mais dans cette far-',
fon le Bétail y pâture; & chaque petite divi-
fion renfermoit celui de fon pofleiTeur. Le
haut de la Colline eil deftiné aux Champs;
mais tputes les pences font en Prairies, 8c
e’eil là que fe voyent les demeures, jusque»
ter« le bas, d’oul'on diroit qu’elles ayent'été
enlevées pour en former les Villes de Vervier
& de Limbourg: les Prairies y font toujours
bien divifées ff mais il n’y a point de
maifons.
Ces vaftes Collines font recouvertes, à une
grande profondeur , { de fable jaune argilleux
dont on fait de la brique. • 11 reflemble à celui
d’Angleterre, mais il eil plus pur en lui-
même, quoique extrêmement mêlé de pierres-
à-feu & avec celles • ci }’ai vu pour la première
fois des fràgmens de craie. Cela provient
fans doute de ce que la iburce eh èil
très près, & que les fràgmens qui eh étoienf
détachés ont été peu balottés par la Mer : la'
bafe cje' ces Çpllines; renferme beaucoup de'
couches de craie, qu’on apperçoit dans de
profondes coupures.
Indépendamment de la caufe mecbanique de
,ces deilruêlions, (je veux dire les changer
a $ jnehi