
c i, qui pour l’ordinaire élèvent le fable, ont
des caprices ; & après avoir barré la Mer)
ils pourroient bien lui ouvrir de nouveaux
pailages dans les terres fi l’on n’y prenoit
garde. j
Le Vent foufïïoit alors le long, de la Côte;
& il y entraînoit le JMe en torrent i les cables
des navires amarés fur la Plage en étoient
déjà couverts. Ses tourbillons élevoien t
quelquefois des nuées dé Jable, qui alloientfe
répandre fur les Dunes : tandis qu’en d’autret
endroits ils les a ttaqu o ien t& c om m e n ç o ie n t
de nouvelles excavations. J’en vis d’anciennes,
qu’ils auraient fûrement agrandies, fi elles n’eus-
fent été garnies de petites touffes de paille:
mais par cette précaution, l’air agité perdoit
tout fon pouvoir ; & même il dépofoit du Jablt
entre les petits javelles, dont quelques unes
étoient déjà enfévelies.
C’efl: fur cette Côte, eh avant de Catix)\
& fous les eaux de la Mer , que font les
Ruines de la Douane, & celles de la Mi-
Jon d'Agrippine, & maintenant que je fais
que le fond de tous ces environs là efl
à'argille dépofée par le Rhin , je ne doute
pas un inftant, que ces Ruines n’ayentpas*
fé fous le niveau de la Mer , parce que le
fol s’eft affaiifé j fur tout fur une Plage,
fans
( f a n s ceife battue par les Vagues & chargée
(du poids des Dunes depuis l ’obftruétion de c®
(paifage du Rhin. I Tandis que j ’étois au bord de la M e r , la
[la Marée montoit, & les Vagues s’avan-
[çoieiit avec fureur contre une trentaine de
¡Barques qui fe trouvoient le long de la Côte.
Je fus témoin à cetté occafion d’un fpec-
jtacle maritime peu commun. Ces Barques
(n’ont point d’àbri, & leur falut pendant les
pTempêtes, eft d’êtref enfablées fur la Plage.
| D è s qu’elles fe trouvèrent à flot & balottées
( bar les Vagues, je vis foftir de Catwyk tous
( Des Mariniers qui leur appartenoient , cou-
( verts comme d’une feule botte fourchue qui
I les embraiïoit jusqu’au deffus des hanches,
G & d’une vefte de grofle laine brune. Dans
■cet habillement chaque Equipage alla à fa
■Barque. Üne partie refta fur le rivage, pour
■transporter les ancres plus en arrière à me-
■fure que l’eau, s’avanjoit; l’autre entra dans
pies Barques, pour lés tirer toujours à terre I au moyen de leurs Cables. En approchant des
[Barques, & dans plufieurs des opérations, il
Îalloit braver les vagues ; & fouvent ces
■ pauvres gens en étoient tout couverts.
Que de reffources dans J’Homme ! Que n’i-
Image- t-il point! A quoi ne peut-il pas s’ac-
Tème V. X ©oh-
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