
Celles-ci étoient à plufieurs étages, comme lés
Offices fous des Palais. Malgré leur vafte éten-
due & leur iprèfondqur j leurs ■colonnes ¡étoient
peu nombreufes: tout y étant primordial, la'continuité
& la folidité des matières fuppléoient au
petit nombre des appuis. C’eft qinii que Ces an*
ciens Continens étoient foutenus au deffus du niveau
de la Mer; & fpn eau n’avoit originairement au.
Êun accès dans leurs Cavernes.
Les acéidens particuliers qui arrivèrent au Fond
de cette ancienne Mer par les Feux fouierreins Rouvrirent
des chemins à fes eaux dans l’intérieur de
ja Terre; & elles fe gliffèrent dans quelques unes
des Cavernes que couvroient les anciens Continens,
Elles y produifîrent donc lés mêmes effets que fous
le Fond de la M e r; il s’y fit.de grandes fermentations,
les voûtes furent ébranlées , & leur rang fu-
périeur «^abattit enfin fur celui qui les fupportoit.
Alors les Continens disparurent leur furf?.
ce , abaiffée au deffous du niveau de la Mer, j
laiffa à fés eaux la faculté de s’étendre: elles s’y
portèrent'' donc do tout côté , par une pente peq
grande , - coulant très rapidement-fans doute,
mais par la furface ; parce que les bords du bas.
fin qui & vuidoit étoient inégalement relevés;
tellement qu’elles n’entraînèrent ni labourèrent
ce Fond de/ai/*, 'qui nous eil refié fenfible'
meht intafte. A la fin de cette première partis
de la Révolution , la Mer couvrit tout le Globe;
excepté les IJles de Y ancien Fondt qui augmentèrent
L e t t r e C X X X V I I I . d e l a T E R R E . 487 :
lent en grandeur & en nombre, fahs etre encore
léunies. .t i,r,;; ...... I . y '
Cependant le poids de l’Eau,: ajouté a celui. dÇ
■amaffe des premières Voûtes ,,furchargea celles
Ile deffous & les enfonça. Cç nouveau poids, ajouté
au précédent, enfonça nn troiiièmerangde Voû-
les, & par une fucceffion afifez prompte d’effets
rpareils, le nouveau L it do lu .M e r s’approfondit
de plus en plus; de forte qu’enfin toutes fes eaux
J ’y retirèrent, laiffant à fee nos Continens ( a ).
7 ' ■ : t | Au
I ( a ) Les Knftncfmens de voril.es fpgM’une des Cauibs auxquei-j
Ici les Cosmologiftes fpécula.tifs ont eo ,1c plus Couvent recours,
■oui chercher une explication de l’^ t aétuol dç, la Surface .de. la
■Terre, t e i b n ' i t z ne les épargnoit pas; Mr. d e B ü f f o n y
ïet'.a un ctoup d’oeil dans fa première Théorie île la Terfe, en parlant
de VIfi* Atlantide de Pi. a t o n ; & il n’a même recouf*
L ’à ce moyen dans fa nouvelle:Théorie, pour délivrer la Terre»
de l’eau gui la couvrit quand elle fut à la température convenu.,
||/î. .Mais perfonne n’avuit employé cette Cau Ce d’une maniète
mIus approchante xle celle dont \S viferisf de 'patlef, que Mr. HotL-
| ia k n , Prof, en Phil. à G o t tiN g u e , dans une Diffeitation qu’il ^¡é-
»enta en 1753 à la Soc. royale des Sc. de cette Univetfité. Par qutl-
ocs cire ônftances particulières concernant les Mémoires de cette Iociété, celui de Mr. HollijiaïJN n’a été publié qu’e n i7 7 4 , M j jL
e fai connu qn’en 1776,4 l’occalion de mon Voyage 4 GiiTTiN-
u e , ou Mr. 'HoiXMANisr me le communiqua. Nos deux' Sÿftê-
ics ont ceci de commun, qui eft bien capital; c’eft qu’ils foppo-
:qt l’un & l’autre, que les Continens aftùels ont été le Fv"d de la
B/Wfr, & qu’ils onr été mis à fcc par la chute d’anciens Centi.
dana des Ca\<erties, Mais d’ailleurs nous fommes arrivés à
■cette conclBfion par des routes très différentes; fit il faut qu’elle
»oit indiquée par biendes Phénomènes, puisque Mr. H o l l h a n N
H h 4 r*