
flul en furent les témoins. La plupart des Phénomè.
nés étant opérés en dernière aftion par ,des A gens particuliers
, chaque afte de la Pkovidkxce fe borne au
ïieu précis où il eft néceffaire. Aucun lien meta-
phyfique n’enchaîne les Effets phyfiques les uns aux
autres. 11 y a fans doute des conféquences phyfi.
gués. perpétuellement fuhféquentes , dans tour ce
gui s’opère par le cours naturel des Caufes fécondés;
mais dès qu’ il plait à la Cause p rem ie r s d’ intervenir,
ces Effets fe terminent où il convient.
Cè; qui précédé fufîit pour mon but; cependant j’y
ajouterai, qu’à notre foible Intelligence même, ce
plan paraît plus fa g e , qu’une p ré o rd in a tion entière
dès l’origine; parce qu’il eft plus iimple & plus
^ cefcononiique : & que même il n’eft pas déraifonna-
fble de penfer, qu’un plan de Création , où, dqs 1*
premier moment, tout feroit préordonné, renfermerait,
peut-être une contradi&ion.'
, D’ abord, quant à lafim p iic ité i il me fera aifé de faire
iconiprendre mon idée; par ün exemple tiré d’une aüfft
petite machine qu’ eft une Pendule. I l éft bien plus
limple de la remonter tous les huit jours, qu’ il ne
l ’auroit été d’employer un méchanisme par lequel
elle eût pu aller feule pendant un fiècle. Ce n’eft
presque rien non plus, que de renouveller l’huile
aux pivots à mefure qu’elle fe féche : & quelle complication
de machines n’eût-il pas' fallu , pour y'faire
arriver continuellement la quantité d’huile convenable
durant ce Siècle ! quelles préparations chymi'
ques même, pour Conferver la fluidité de cette ,huile
, à fuppofer que cela fe pût ! Ce n’eft encore presque
rien, que de changer de tems en tems fés Aiguillés,
pour réparer les irrégularités; aecùmulées par des
Caufes phyfiques & méchaniqués qui influent fur feS
mouvemens ; & quel prodigieux méchanisme ne faudroit
«
flroit-il pas, pour que les effets’ nuifibles de ces
■ Caufes fe corrigeaient % à chaque iuftant durant un
Siècle ! 11 eft donc très intelligible pour * nous-,
mêmes, que certaines fuites d’effets, font produites
plus fim plem ent, par une intervention continuée »;
que par une entière préor donation.
Quant k l’ Oeconomie des A gens , la Pendule me
fervira encore d?exemple. Suppofons que pour! la
faire aller feule pendant un Siècle, le moyen le
plus fimple fû t, d’y employer une Corde affez longue,
enveloppée fur un tambour fuffifant, pour que
le Poids pût defcendre pendant tout ce temps-là, au
I moyen d’un Canal qui fe trouverait percé dans 1»
Terre: quelle longueur ne devrait pas avoir cette
Corde ! ne fe ro it-il pas bien plusi Oeconomique,
j malgré ce Canal tout percé, de n’employer qu’une
I Corde de quelques pieds de long, en remontant la
I Pendule tous les'huit jours?
L’application de cet exemple à P U n i v e r s eft
immédiate. Les A gens phyfiques ont des directions ;
| puisqu’ils ne. font que des particules de Matière
qui ont reçu du mouvement, & que tout mouvement
continué, eft .en ligne droite de choc en choc. II
en réfulte donc évidemment; que les Agens généraux,
dont la vîteffe, eft la plus grande,& le mouvement
le plus uniforme , doivent fucceflivement
fortir de I’U n i v e r s p h y s i q u e ; & que les A g e n s
fubordonnés, malgré la multitude des chocs qu’ils
reçoivent & qu’ils produifent , qui lès retiennent
auprès des grands Corps, doivent fouvent fe mettra
hors de portée de produire les Phénomènes fubfé-
quens, après avoir fervi à ceux qui devoient précéder.
La Préo rd in a tio n entière fuppofe donc néceffaire,
ment, une augmentation prodigieüfe dans le nomy
y 3 bre