
ou transportée du Continent, pénétra cette
dernière couche fablonneufe , à laquelle de
grands débordemens des Fleuves mêlèrent
quelquefois du limon.
Tout le fol extérieur, d’Amfterdamk Harlem y
& le long de l’intérieur des Dunes, n’eft en
effet que de fable continental, rendu noirâtre
par une tendance des v'égétaux à y faire de
la tourbe, ou par les eaux tourbeufes qui font
venues des botds du Continent ; & tout ce
terrein eft d’une fertilité extraordinaire;
nonfeulement pour les produêtions principale
s, lefourage & le grain; mais pour toute
végétation. C ’eft par là que ces Jardiniers
botaniftes & fleuriftes de Harlem & de Ley.
de, peuvent fournir la Hollande & toute
l ’Europe, de cette variété de Plantes, qui font
l’ornement des Parterres & les délices des
Curieux. SLa
route de Harlem à Leyde par le Canal,
eft à mon gré l’une des plus belles de la Hol-.
lande ; parce qu’elle eft moins monotone &
plus chámpete. La verdure y eft d’une ri-
cheffe furprenânte, & d’une très belle variété
, par le mélange des Prairies & des Bois.
Les Maifons de campagne ne font pas toutes
rapprochées du Canal, comme elles le font
ailleurs: les Habitans de Harlem ont fans doul
i e aimé plus de folitude; ils fe font retirés
t a n s leurs Bosquets, & l’on n’apperçoit leurs
¡demeures qu’au delà de belles Prairies, ou
Carmi des Arbres qui les entrecoupent,
te u r fo l, quoique horizontal jusqu’aux Dûmes,
eft partout élevé de quelques pieds au
■jelTus des Canaux : ainû ils ne font pas obligé
s de fe délivrer de leurs eaux par des Moulin
s, ni expofés aux inondations : c’eft en un
■not un quartier favorifé.
F Avant que d’entrer fur le territoire de Leyde,
le Canal paffe dans les Dunes mêmes : il cir*
rule dans un petit Vallon , qui s’élargit en-
luite & s’ouvre fur la Plaine de Leyde. Alors
le fol s’abaiffe peu à peu au deffous du niveau
■des Canaux, & il faut des Moulins pour le
¡tenir fec.
C’eft près de Leyde que finit cet ancien
■bras du Rhin , que des Monumens nous apprennent
avoir été l’un des plus confiderables.
K)n trouvé hors des Dunes, ibus les eaux de
lia Mer; une Mafure nommée la Maifon de
ËBritten, qui fe découvre quelquefois en très
IbaiTe marée , lorsqu’il a régné des Vents
I d ’Eft. Cette Mafure a été reconnue pour être
■du teins des Romains: c’etoit une maifon qui
iappartenoit à Jgrippine ; il y en a des preu-
■ ves certaines. On a trouvé auffi dans fes en-
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