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guer parmi fes Compatriotes ; foulever une Nation,
afin de s’en faire le Chef & de régner fur Elle?
On connoît les Menées de tels Hommes, &
jl n’y eut jamais de Menées dans la conduite dé
Movse. Eft-ce un Enthoufiafte, dont l’ïmagi-
nation échauffée ait créé des Fantômes, & qui fe,
croye tenu de les faire recevoir par fes Contemporains
? Mais aucun homme de cette cîaiFe ne trou-
va jamais ces Vérités , que la. froide Philofophic,
avec feS longs travaux, a eu tant de peine a découvrir
; & un Enthoufiafte, dont l’Imagination ardente;
ne fauroit; marcher à pas comptés, ne fit jamais
-ni Généalogie ni Chronologie. Enfin eft-ce üne
Homme qui, par des careffes étudiées, cherche \
fe concilier fattachement d’un Peuple ; pour qu’au
défaut des forces qui lui manquent, il puiffe le ffîel
jier par le Coeur? Mais il réprimande févèrement
ce Peuple, il le punit même, quand il montre
de l’ingratitude, ou du penchant pour fes anciennes
erreurs. 'Jl ,
" Quelles font donc les foutes dè perfuafion
qu’employé M oyîse? Son Iliftoire nous le dit,
n’en manifeile-aucune autre: il prouve fa Mh\
fio ri par des Mir^au le s ; & tbüt le refte de fa
conduite n’eft que bonté , facrifice de lui-même,
confiance dans fa Mijjion & dans fes -Vérités «ai
annonce. Avec ces moyens feuls & fans, fecoun
étranger, il tire de Captivité la Nation à laquelle
il cft chargé de porter la parolev ' il lui fait quitter
L s faux D ie u x , & il la conduit près du Pays-qui
l- • u * " ’ ! ‘ t .vï ‘ . -■ y
kui eft affigné par la P r o v i d e n c e . Cette Nar
ition, par fes murmures,, eft retenue quarante ans
dans un Défert; & lui-même, pour avoir- témoigné
quelque doute fur l’entier. accompliiTement des
bromeffes qu’il avoit été chargé de faire à fes Compatriotes
, fut privé de voir l’exécution du Plan
qu’il avoit conduit jusqu’à ce point. Eft-ce
linfi que fp conduifent l’Ambition, ITntérct par-,
ticulier, l’Esprit philofophique , la -Crédulité ,
ie Fanati.dne ?
Tels font les Caractères extérieurs de cette première
des R e ’v e ’l a t i o n s , e ’c r i t e s ; Caraétères
Jqui n’exigent ïàPhyfiquf,, ni recherches à'Hifîoire,
waturelle, ni profonde Logique pour «être recoin-
us; & ce font, eux en effet qui, fans interruption
depuis tant de Siècles, lui ont concilié l’hommage
de l’esprit & du coeur de tous ceux qui
Pont étudiée fans 'prévention. Ne valoit-di donc
pas la peine, pour ceux à qui ces Preuves ne fuf-
fifoient pas ; de fuspendre leur, jugement jusqu’à
qu’ils euffent approfondi les autres Preuves ?
Les anciens Sceptiques étaient au moins fub-
tils. Leur faute étoit de méconnaître la. portée,
de l’Homme, & de chercher des difficultés partout.
On n’ctqit pas encore en état de leur répondre:
,, Voilà ce que l’Homme peut connoî-
tre, & ceci îeft au-deffus de fqn Intelligence ;
mais il y a telles liâifons de l ’un à l’autre , qu’on,
reconnoît à leurs effets, & qui ne permettent
L, pas de douter. Les Règles du probable ne font
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