
à s’ imaginer, que j ’ai entrepris de certifier par la
Raison ce qu’enfeigne la R i Y e’l a t x o î i . Je
fuis bien loin de le prétendre: j ’entreprends* feule,
mept de montrer, que la première n’oppofe' rien
à la dernière ; & ce fera toujours fous cette f<*^
me que je conclurai.
Je préviens aufii le Leéfceur, comme je l ’ai fait
chaque fois que j ’ai traité des fujets philofophiqu.es,
que je ne prétends point au mérite d’avoir trouvé
du nouveau. Je viens de .conclure fur des recher,
ches de Faits relatifs à la R é v é la t io n , & je fuis
près d'en tirer des conféquences morales. 11 m’im.
porte donc qu’il nu s ’élève pas alors dans l ’esprit
de mon Leéteur, une idée vague que la Philofo-
phie a combattu, eificacpiuent les .chofes que la Rév
é l a t io n enfeigne ; & je . dois l ’empêcher autant
que je le puis. C’eft là mon hut dans l’examen que
je vais entreprendre; & parconféquent il ne s’agira
que des argumens en eux-mêmes, & non de leur
fource. S’il m’arrive d’en préfenter fous ,des faces
que je croye nouvelles, je ne le dirai point; ainfi
je fuis légitimement dispenfé d’allonger mes remarques
par fies citations. ’Mais fi quelques Lecteurs >
fentant l’importance des objets, fouhaiteient cependant
de favoir où j’ ai puifé des lumières; je leur
dirai en général, que c’eft dans les Ouvrages phi.
lofophiques des Hommes que l’Humanité révère le
plus, pour leur Caraétère ,& leur Savoir.
Je dirai encore un mot fur la Philofophie en g»,
néral, afin qu’on fâche d’avance qu’elle fera ma Régie
dans cet examen. Je déclare donc, que dès
que l ’Homme veut examiner par lui-même la nature
des chofes, je ne lui reconnois d’autre Règle fûrç
que la Ph y s iq u e , & en général les Faits,, Car .à
moins qu’on ne fe plaife à des Etres de raifon; qu’on
U’ain’aime
à faire un U nive rs & fon gré, la Philofophie
ne doit s’occuper que de la N a t u r e , Or le feul
|; flambeau qui nous y conduife avec quelque fure té ,
I c’eft la P h y s iq u e . Elle feule nous fournit .des don*
| nées réellesj elle feule nous marque,les bornes de
| ces données i & parconféquent celles de, nos con-
| noiflhnces certaines ; elle feule peut examiner les
■ liaifons de ce qu’-on imagine avec ce qui eft, ¿ç
I féparer les idées, probables d’aveç les chimères.
I. Je m’expliquerai plus précifément à 3cet égard,
I en prenant un exemple, hypothétique. Jé fuppofa
I que des Nations diftinéfces, eufiént été de tout teins
| jfolées les unes des autres à -la Surface de notre
■ .Globe, & livrées à leurs recherches fur la N a t u r e
■ fans aucun fecours. étranger. S’ il en étoit qui fe
I fuffent vouées à la P h y s i q u e , & qu’elles y euifeut
■ fait des progrès égaux & àfléz grands, je c ro is ,
| d’après les principes ci-deflùs,, que leur Philofophie
I feroit à peu près la même. Mais s’ il eu éfoit d’au-
| très, qui eufient négligé les, recherches pkîjftqûes ,
| & qui cependant euffent entrepris de raifonner fur
| la N a tu r e , je, crois,, par les même principes, que
I leur Philofophie feroit aufii différence que leurs Cou-
| tûmes,'
Je n’ai donc confulté que la P h y s iq u e lorsque,
| dans mes Discours--préliminaires , j ’ai examiné, ” cet
| », U n iv e rsfu n s Caufe diftinfte de la M a tiè re , iuia-
I ,, giné par quelques Philofophes ; cet Homme , con-
I » fidéré comme un Phénomène, purement phyfique ;
I „ cet Elève de la N a tu re , conçu comme marchant
I ,, à l ’état où fe trouve 1’Homme r é e l, lans autre^fe-
I „ cours que de fimples /Vira/idy.”
Dans ces premiers examens, je n’ai jamais fait
I intervenir les chofes révélées; mais ic i au contraire I il s’agira d’elles. Après avoir vu ce que peut dire
la