
que le fuperflu des Colons déjà établis , ferye
à en aider de nouveaux.
Les Etats font presque toujours très bornéi
dans les moyens de faire les dépenfes qu’exigent
de nouveaux objets ; même lorsqu’il
doit en réfulter de nouveaux revenus pour
l’avenir. Mais ils peuvent au moins confa-
crer à de nouvelles améliorations, le produit
de celles quife font fucceffivement; puisque,
n’y comptant pas, ils avoient fçû s’en paiîet
jusqu’alors. On confacre donc à aider de
nouveaux Colons, les contributions de ceux
qui font nouvellement établis; on en fait même
une Caille particulière, deitinée uniquement
à cet ufage; & dépofée entre les mains
de gens zélés, qui n’ont d’autre émolument,
que l ’honneur de fervir leur Pays ; auquel
même ils confacreroient au befoin quelque
partie de leur propre revenu —— Quelle
belle Charge ! ——— L e Seigneur concourt
avec l’Etat au même but. Le Colon qui cultive
le plus grand terrein f c’efl: à dire <5o àr-
pens , paye environ 16 Ecus par an à fon
Seigneur , ou au Roi comme Seigneur ; &
24 au Souverain. Voilà de quoi en aider un
autre pendant quelques années. Quand ce*
lui- ci vient à p a y e r , fa contribution étant
té tí-! - - ’ wmïSiÂï J
¿éunie à la première, il y a dequoi aider deux
■utres Colons. Lorsque ceux-ci font entrés à
leur tour dans la clafle qui jouit & qui p aye ,
I Caille a de quoi en aider quatre autres ; &
| p à 40 ans ont déjà converti , le furplu*
d’un feul Colon, dans l’exiftence de fept.
! C’eft ainli qtie l’excèdent des fubfiilancé»
produites par de nouveaux Colons établis/,
Itant fagement appliqué à entretenir ceux qui
■éfrichent, a couvert enfin tout le Pays, do
les Villages ou Hameaux qui ont encore autour
d’eux des Communes, où chaque vache
a 20 arpens à brouter, ,& le menu bétail à
* proportion. Alors le premier aile du défrichement
efl: fini; toutes les Touches dépopulation
font plantées ; elles n’ont plus qu’à s’étendre.
On tourne donc les regards fur ces
■erreins incultes , qui fournilfent 11 peu; &
l ’on fonge à les mettre' en valeur. Aulieu de
pâturages fauvages, on s’applique à faire des
p ra ir ie s , ou naturelles par l’ombre, ou arti-
p eielles dans les champs. On ne réduit point
Bout cela en culture, pour n’en tirer que du
■grain à porter au loin; on l’employe à agran-
p i r les Villages. Ces terreins leur appartien-
I hent ; mais ils n’en dispofent que fous l’autorité
du Gouvernement, qui les dirige pour
leur bien, fait ainfi le bien public. Chaque