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J96 H I S T O I R E XI. PartiîJ
que -fur la C haleur éxiftante'; & qu’il exifte em
même tems des Caufes qui l’entretiennent.
Le Syilême du Réfroidiffement de notre GlobeJ
n’à donc aucun témoignage en fa faveur tiré de la
Phyfique: & nous avons vu d’entrée, qu’il n’en
ayoit point dans l’Hiftoire naturelle ; puisque
bien loin que tout ce que les Hommes fe fout
transmis des Phénomènes de la Chaleur à la Surfa,
ce de la Terre, annonce ce Réfroidiffement, il pa
roit au contraire qu’il y a quelque augmentation
dans la Chaleur moyenne (a).
Mr. d é B u f f o n convient de ce témoigna^
d e la Tradition, comparée .à nos obfervations
tuelles, & il ¿n cite même des exemples à lfégau
de la France & de l’Allemagne. Mais en ¡ p i
tems il croit pouvoir ramener à fon Sÿûême, ce
faitsqui lui font fi fort oppofésri il faut donc en
miner fes raifons.
„ Ces fa its ,” fe fait-il o b j e t e , „n e paroiil
fent - ils pas dire&ement oppofés au prétend
réfroidiflement du Globe ? Us le feroient je l’il
v o u e ,” répond-il, „ f i la France & }’Allen»
gne d’aujourd’hui étoient fembldblés à la Gaulej
& à la Germanie, fi l’on n’eût pas abattu ’
f o r ê t s , deiTéché les marais , contenu les tcrj
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rens, dirigé les fleuves & défriché lès terrei
, , t r o p couvertes & furchargées dés débris péril
de leurs productions (h). ”
Cette]
(a) Tome I , page 31 g.
{b) H is t . N a t . générale & particulière, contenant lesÜH
quet de la Nature: Supplément Tcm, IX, page 3 a de l'm-À
^ïttrï CXLIV. ‘ DE LA TERRE. * 597
Cette explication ne renferme rien pour Y Italie,
U étoit défrichée du tems des Romains, & qui
jo u s fournit la même espèce de témoignage; ainfi
foppofition des Phénomènes au Syilême reite
[ans fôn entier. Cependant je vais examiner l’ex-
klicatiôn en elle - même; parce qu’elle tient à une ueition intéreflante, & qu’il eit aifé de fe trom-
|er dans la fuite des raifonnemens qui lui appar-
lennent, en confondant l’influence réelle des dé-
Vbiéemens ïüX la température d’un Pays, avec Jes
llonféquences qu’ils devroient avoir d’après d’Hy-
pothèfe. C’eil évidemment ce qui a trompé Mr.
■s B u f f o n ; & en vo ici la preuve.
| „ Ne faut-il pas confidérer,” ditril au même Ldroit, ’’ que la déperdition de la chaleur.du
1 G]obe fe fait d’une manière infenfible .. ». & comparer enfùite à ce réfroidijfement Ji lent,/ le
I froid prompt & fubit qui nous arrive des régions
■ de l’a ir ; fé rappeller qu’il n'y a néanmoins
I que U de différence entre le plus grand chaud
I de nos Etés & le plus grand froid de nos Hi-
1 vèrs ; & l’on fendra déjà que les Caufes exté-
I rieur es influent beaucoup plus que la Caufe inié-
I ymre fur la température de chaque' Climat. ’ ’
■ C ’ e f t dans ces mots beaucoup plus, & leur rapport
avec l’argument, que le trouve l’ambiguité.
Mr. dr B uf fon confidéroit en cet endroit le
l i t ; c’ eil-à-dire l’effet àes.défrichemens fur la tem-
Xràture d’un Pays; & il ne l e confidéroit que foqs
ne de fes faces, favoir le degré dé chaleur de l'Eté,
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