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69* HIST, de l a TERRE. XI. Pakt.
„ I’Homme, que celui-ci n'apperçoit pas dans fon
„ état attuel.”
Voilà donc qui lève toute difficulté fur l’exiften-
ce des Anges , à ne la confidérer qu’en e lle - même.
Ces E t r e s , dans leur état naturel, étoient imper*
' ceptibles pour I’Homme, dans fon état auffi naturel-
mais ils pouvoient lui devenir perceptibles lorsqu’il
plaifoit à la D iv in i t é ’; foit qu’eux-mêmes fuffent
revêtus alors d’une enveloppe ôc d’Organes, pro.
pres à établir leur communication avec I’Hommej
foit que les Hommes qui de voient avoir communi.
cation avec eux, acquittent momentanément les Or*
ganes propres à les apperçevoir. Or fi nous écartons
de notre esprit, ce que l’Imagination des Peintres a
ajouté à la Re ’ve ’l a t i o n - ù l’égard des AnGes,
& que nous examinions Ge qu’en difent les Hommes
qui ont eu communication avec eux; nous verrons
qu’ils parlent d’après des impreffions, qui font bien
reftées dans leur Ame, mais qu’ils ne peuvent exprimer
clairement, parce qu’ils font privés de fimilitu-
des dans les objets matériels, & de Langage pout
exprimer leurs perceptions : ils décrivent des E t r e s i
que leurs Organes rétablis dans l’état ordinàire ne
pourraient plus apperçevoir.
Ces E tres préexiftoient à I’Hômme ; cela eft évident
dans le Récit de Moyse ; & en même tems la
Terre lui préexiftoit auffi, & dahs un état habitable\
on le voit encore dans ce Récit & par YHiJloire naturelle.
C’eft fur ces deux confidérations que je me
fondois, lorsque je fis mention dans line de mes
premières Lettres à S. M. d’un Syftême de Mr.
IJCngel fur les A nges, qui me paroifioit très pro*
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( * ) Tome I, page 369.
REM. s u r l à REVEL, 691
Hable & dont l’effentiel eft, qu’ils avoient habité la
M’erre avant les Hommes.
B Je ne déciderai point une queftion , pour l’affir-
Biative de'laquelle je panche cependant beaucoup}
»voir, », fi.-avant 1’H om m e , ces E t r e s d’ une autre
U nature que lu i , habitoient la Terre comme il'
jl, l’habite ; avec des différences relatives à leur na-
j l ture; mais au moins» dans un état que j ’appelle-
„ rois de p ré p a ra tion : & qu’ils foyent devenus
„ tous, ce qu’ils devenoient chacun à part en quit-
tant leur première apparence tellement qu’enfin
,, leur Espèce ait fait place entièrement à celle de
„ 1’Homme;” : Cette manière de les envifager
êclairciroit bien des particularités à leur égard, qui
font obfcures dans le R écit de M o y s e ; mais je ne
Veux pas m’engager ici dans cette discuffion.
I Quant à -ce qu'exige la P h y s i q u e , je dirai feulement
; que les A n g e s , féparés ainfi des Organes
m a té riels, qui ‘ feuls fubiffent les impreflions de la
jkrra vité , jouiffent d’autres moyens que les Hommes
«our parcourir Y Univers. Qu’ainfi ils peuvent être
vers la Terre ou ailleurs, & apperçevoir mille chofes
que les H om m e s ignorent. Les expreffions locales
dont je viens de me fervir, ne fauroient être interprétées
par rien de ce que nous connoiffons ; car, appliquées
aux A n g e s , elles expriment fimplement-
certains rapports avec l ’Univers, qui ne font pas
wélatifs à nos Sens.
I Mais ce qu’il y a d’effentiel à remarquer fur cet
jbbjet ; c’eft qu’ il lève toutes les difficultés philofophl-
àues contre les R é v é l a t i o n s . Ces E t r e s , dépouillé
s d’Organes matériels, peuvent avoir avec la C a u -
■e p r e m i è r e des rapports immédiats dont nous
»aurions nous faite d’idée.; non à caufe de leur im-
fcoffibilité ; mais parce que nous fommes privés des
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