
des terreins ilériles, lorsqu’ils en ont de feJ
tiles à leur portée.
Ce fut au fortir de Duysbourg que nous e J
trâmes véritablement dans les Bruyères; m
lant d’abord vers Dorjlen & Halteren, petitJ
Villes fituées fur la Lippe, En paiTant de l’ul
lie à l’autre dans notre précédent voyage!
nous avions traverfé ces collines, où je troil
vai dans le fable, des grèi qui contenoientdil
coquillages marins. Cette fois j ’ai remarqil
à Halteren d’autres fofliles de plus en plus i l
llruétifs; ce font des os d’Eléphant que jeivl
iùspendus fous la Halle de la Maifon de Vil
le ; & j’appris qu’ils venoient de la ¿Mm
où l’on en trouve allez fouvent, lorsque dai
<3e grandes crues d’eau elle rongé fes bor
élevés.
Si ces os d'Eléphant que l’on trouve ainfi da
toutes ces Contrées & dans d’autres Pays <
N o r d , paroifloient enfévelis par quelqi
caufe accidentelle, ou par les dépôts d*ui
Mer qui fe retire lentement ; on pourro
croire , que fans aucun autre changemei
.dans l’état des chofes* excepté dans la ch
leur de la Terre; ces animaux, qui vivoie
là autrefois, ont gagné peu à peu les E
gions du Sud. Mais la Mer ne fe retii
point
■oint; & ces relies d’Eléphans fe trouvent
enfévelis dans des terrein vierges. Ainfi ils
annoncent une toute autre révolution,
fjtisqu’à Munfier nous étions reliés dans notre
première route; mais aulieu de la conti-
xÿer vers Osnabruck, nous avons coupé droit
Mpyrmont, par Nienkerken & Detmold. J’é-
tois bien aife de m’approcher ainfi des Mon-
làgnes au travers des Bruyères, à une plus
grande diftance de la Mer que je ne l’avois
fait encore; & ç ’étoit ce que nous failions
en y arrivant par le Pays de Paderborn.
■ De Nienkerken nous fommes venus direêle-
ment à Detmold ; évitant par là lés routes
îmtues,où le fol naturel eil le plus altéré; &
Indus avons voyagé fept heures de fuite dans
ides Bruyères qui montent infenijblement.
i Chaquefois que j’arrive fur des hauteurs dans
j&es Pays fauvages, j ’éprouve la même émotion.
„ Sommes nous donc en Tartatie? "
'Jfne difois - je. „ Ce peut-il qu’on loit ici an
f f , coeur de cette Partie du Monde qui fe van-
te de tant de foins pour l’Homme? Voilà
donc ces Contrées, qu’on a 0 fouvent ar-
H rofées de fang, aulieu de les peupler ! . . .
I, Venez, amis;des hommes, venez ici vous
E, pénétrer de ce qu’il reile encore à faire
L, pour le Monde; <5s pleins de cette chaleur
B 3 i»
s?