
féaux encore, les Torrens, les Fleuves, ne trou,
vèrent pas des Lits tout faits ,& ils les formèrent
en ereujant. Les Eboulemens ne faifoient que de
commencer dans les Montagnes, & ils furent d’abord
très confidérables. Ainfi par teutes cej
caufes très évidentes:, les Fleuves diarièrent
d’abord à la Mer une quantité de matières incomparablement
plus grande que celle qu’ils; charient
aujourd’hui; & parconféquent, fi leur accumula,
tion, confidérée par la fimple eomparaifon de fes
progrès avec ce qui iexifte déjà, peut nous con-!
duire à une erreur fur le tems,, ce fera en excès'}
non en défaut. Cependant encore, ce Phéno-I
mène fi cronomètrique, vient fe réunira la même
bafe cronolùgique.
Quoique ce ne foit qu’à l’extrémité des F lem
que nous pouvons mefurer avec quelque régularité,
& leurs Effets & le tems qu’ils employant à
les produire; parce que n’y châtiant que? des ma-j
tières impalpables, elles font, année commune,!
affez proportionnelle à la quantité de l’Eau ; -cependant
nous trouvons le long de leur cours des
Phénomènes qui peuvent encore" nous influire.j
par exemple ; j’ai fait mention à V . M. de cesj
dépôts du Rbin près de Coblentz dopt les matériaux^
d’abord très gros furie fo l vierge, vont en
diminuant de bas en haut jusqu’à n’être plus que
du fàblé à la fur face. Au milieu de leur hauteur,
encore dans le gravier, fe trouvent des fèm
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chres des Romains, recouverts par les dépôts des
inondations fuivantes. Lés couches divèrfes qui
forment cet Atterriflement, marquent différentes
inondations; & quoique, par leur irrégularité ; il
ne foit pas pofiible de les compter une à une, on
-n’y voit pas moins que dans toutes les autres Clas-
fes de Phénomènes, des progrès trop confidérables
[comparativement à la totalité de l’accumulation,
[pour que celle-ci puiffe indiquer Un terni extrême-
[ment long.
Mais les phénomènes de cette Claffe ne font
pas partout auffi diftinêfs : on y trouve au contraire
une grande confufion, provenant de la différente
nature & fituation, tant des Montagnetiüù
les Fleuves prennent leur fource, que des terrèins
qu’ils parcourent. Les Montagnes d’abord, font
compofées de matières différemment fusceptibles
de fe brifer ; & de plus elles fortirent de la Mer
dans des états bien différens. Les Feux fouterreins
les ayant plus ou moins crevaffées, elles furent
plus ou moins expofées à l’aèlioti des Météores
& à celle de la Pefanteur lorsqu’elles furent découvertes.
Quant aux Terreins que les Fleuves
parcoururent au fortir des Montagnes, outre leur
différentes natures , ils oppofèrent auffi différens
degrés de réfiftance au cours de l’Eau, & parcofl-
féquent ils fubirent des dégradations plus ou moins
confidérables. Ainfi les AtterriJJemèns des Fleuves,
le long de leur Cours , ne fauroient nous fburnif
que rarement des moiens de calculer le tems.
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