
faut alors s’aider de planches. On en
prend deux, attachées à des cordes ; &
1 on marche fur l’une, tandis qu’on tire l'autre
après fo i, pour la pouffer en avant lors-
qu on a marché le long de la première ; Sç
ainiî de fuite.
Après être descendus de l’autre côté de la
Moçr, dans une pente bien plus douce que celle
du cote d Oldendorf, nous nous trouvâmes
près de la Marfch de Wifch-hafen, à l’occailon
de laquelle j ’appris un fait, qui eft bien important
dans mes recherches. Cette Marfch,
après avoir été longtems enfermée de digues
, fut détruite par une terrible inonda-
tion , ^ arrivée en 17 17 , & qui f ut fata]e ^
bien d’autres de ces nouveaux terreins enfermés.
L e courant qui fe porta contre la D igu
e , l’ayant percée, ierua fur les terres, les
laboura, & en emporta une grande partie ;
tellement qu’après la retraite des eaux , ce
canton refta inondé. On ne l’abandonna pas
cependant, & l’on chercha à dispofer la Ri-
^vière à rendre, par de nouveaux dépôts, ce
qu elle avoit enlevé. Pour cet effet on repara
les digues, excepté eh un feul endroit,
dans la partie où la Rivière fe partoit avec le
inoins j e force; afin que l’eau, entrant par
Jf à chaque haiïte marée, couvrît Je terrein,
&
I& y laiilat fon limon en fe retirant par la bas-
fe marée. Ce moyen réuflit fi bien , qu’en
[23 ans on eut la meilleure des Marfchs. Les
¡inégalités du terrein labouré, s’effacèrent; &
■il gagna dans la totalité, deux pieds de hau-
Iteur du côté de la digue de l’E lb e , & un
jbied du côté de l’arrière - digue; tellement qu’il
I le trouvera découvert dans toute bailè marée,
I bn ferma alors la Digue, on rétablit les Eclu-
Ifes, & la Marfch fut remife en culture.
Cette rapidité avec laquelle les dépôts de
KElbe forment de nouveaux terreins, montre
Rien clairement, que pour une lieue ou deux
Ide largeur d’atterriffemens qu’on trouve fur
Ifes bords, il n’a fallu ni miliers, ni centaines
■mêmes de fiècles pour les produire. C’eft le
■point le plus effentiel de toutes mes obfer-
Ivations ; ainfi je ne le perdrai jamais de vue.
I De retour de la Marfch de Wifch-hafen,
■nous trouvâmes déjà h. fonde enfoncée de 35
■pieds dans la Moor, au plus haut de la pente
■du côté à’Allendorf. On la retira à notre ar-
|rivée ,&e lle montra 26 pieds de tourbe, fur un
■lit d'argille bleue fort tenace , donc la furface
létoie en bouillie, & le fond firaplement mol.
Nous nous transportâmes alors au milieu
■de la largeur de la Moor, pour y fonder de nou-
lyçau. La première pièce de la Sonde étoiç
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