
rallloit encore à l’envi le Texte facré en même tem$
que la Phyfique ; & auxquels on oppôfa bientôt
d’autres Syftêmes, où l’on ne ménageoit ni ï'üti ni
l ’ autre. Quant au commun des Hommes* il,arriva,
ce qui arrive toujours à l’égard des disputes des
Philofophes ; le plus grand nombre ('heirreufement )
n’y pr.it pas garde ; & quant à ceux qui les écoutèrent,
les uns prirent parti fuivant ce qui leur parut
le plus lu r , les autres, ne trouvant rien de folide
de part ni d’autre dans ce qu’ on leur donrioït pour
des explications, ou les voyant tour à tour contredites
, conçurent de la défiance pour tonte explication.
L a Phyfique cependant, ainfi que l’Hiftoire naturelle
ont continué à faire des progrès; & toujours àus-
fi les explications de notre grand Phénomène fe font
multipliées, & les attaques renouvellées; & comme
la défiance croit en proportion du nombre des tentatives
vaines, elle eft maintenant à un très haut degré.
T e l eft le moment où je publie un Commentaire
phyfique fur cette même partie de la Genèse : il
pouvoit difficilement être moins" favorable. Cependant
je n’ai point été découragé. Je conriôis tous
ces Syftêmes pour & contre : je fais que les premiers
ont été attaqués avec raifon; & je lés ai réfutés
moi-même, peut-être plus fortement qu’on
ne l’àvoitfait jufqu’ ici. Mais je fais auffi, qu’aucune
des chofes qu’on leur a oppofées ne portent fur le
mien; & en général je ne connois rien qui le con-
tredife. Je ne dis point cela pour donner de la
confiance à mes Lefteürs; je ne le dis; que pour
fonder d’ autant mieux, des demandes très naturel-
les que je vais leur faire.
Je puis ranger tous ceux qui me liront en deux
Clafîes générales. Les uns rejettent la Gene se, ou
font indécis fur ce qu’ils doivent en penfer j les autres
l ’admettent. . .... „ M*
Ma demande aux premiers fe réduit à ceci: de fe
garantir du préjugé, qui doit naître fort naturellement
de l’ idée "que ce pfemier des Livres de Moy-
fe eft inexplicable, ou très difficile à expliquer,
par la Phyfique & l’Hiftoire naturelle^ Ils n’y trouveront
pas' plus de difficulté* que dans le Sÿfteme
géologique qui précède. Si donc ils l’ont lu avec
attention, ils peuvent déjà apprécier allez fùrement
msn .-.commentaire fuÿ cette-partie de la G e n e s e ^
car je crois qu’ils ont un degré: commun de folidité.
Quant aux autres, j'ai quelque chofe de plus à
demander d’eux. Prévenus peut-être en faveur des
idées de quelque Commentateur, leur préjugé
aura été- déjà contraire à mon Syftême phyfique:
ils auron^eu peine à appercevoir, comment il pouvoit
fe lier avec quelques expreffions de la G e n e s e
dont ils croyoient bien connoître le fens. Mais je le s
prie de faire attention à ce. que j’ ai dit des tems où
fe font fait ces Commentaires ; & de me lire jusqu’au
bout, de me relire même, avant que de juger.
11 falloit avoir bien confulté l’H isto ire natu-^
Ÿtile, pour ctùnmentei? Moyfe fans altérer le ferfs
de fies. expreffions 'qui font .fprt fimples, iIls. dpivent
<j0Iyc tâcher d'oublier, tandis quiis feront cette lecture
,. les fens qu’un leur a donnés, pour ne . c.onfi-
dérer que la' Gjcnesk mes Commentaires,' ’ , ..
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