
particulières qui fe liaffent avec les différences des
réfultats ; & j ’avois trouvé tout ce que Mr. P ic t e t
a rapporté ; avec cette circonftance de p lus, que
lorsque le Ciel ¿toit couve rt, les Obfervations , ea
toute partie de la journée , fe rangeoïent plus ordinairement
fous les Règles. J’en foupçonnois la
raifon, & Mr. P i c t e t nous l’apprend..
Ces découvertes fuccelïives dans la Météorologie,
.fortifient l’efpérance que j ’ai conçue , que laPhyfique
en tireroit de grandes lumières ; & ce pas effentiel
que vient d’ÿ faire Mr. P i c t e t , confirme ce que
j'attendis de lu i, dès que j ’appris qu’il s’occupoit de
ces expériences.
Je viens maintenant aux conféquences qui décou*
lent de ces nouveaux Phénomènes , relativement à
la matière que je traite. La première bafe fur laquelle
j ’ai appuyé mon Syftême fur la C h a l e u r , eft.
ce Phénomène général, qu’elle décroît de bas en
y, haut dans l'Atmosphère lié à cette Propofi-
tion; „ que ce n’eli pas parce que le Terrein corn-,
„ munique de moins en moins fa C h a l e u r à l’A ir
rt à mefure qu’il en eft plus éloigné, qu’on remar-
„ que ce déeroiffement. de C h a l e u r en s’élevant
dans VAtmosphère ; mais parce que celle-ci eft
„ d’autant moins fusceptible d’être échauffée par les
,, R a i s o n s du S o le il, qu’elle eft plus ra re .” C’eft
à ce point, établi déjà par d’autres Phénomènes , que
je vais appliquer ceux que m’ a fpurni Mr. P i c t e t .
Tout leur enfemble prouve, que la C h a l e u r du
Terrein entre pour très peu dans celle de l’Air.
Nous voyons d’abord le Thermomètre à l’ombre de la
Perche , marquer à 5 pieds de terre, le même degré
de C h a l e u r que celui qui en étoit à 50 pieds.
Ce premier Thermomètre recevoit cependant de bien
près la réflexion du terrein ; & cette ombre , qui n’étoit
SY$T. sur l a CHALEUR. 4573
toit que celle d’un petit corps éloigné , n’,étoUr
point accompagnée.d’abforbtion de la C h a l e u r .
par le,corps qui faifoit Ombre. Le Thermomètre au
haut de la Perche étoit fans doute frappé par lés
R a y o n s du Çoleil ; mais je fais par,expérience , que
ces R a y o n s n'échauffent pas fenfiblement -ia.^oa^ du
Thermomètre de Mercure; fans doute parce qu’elle produit
l’effeft d’un miroir , &les. réfléchit. J’ai éprouvé
nombre de fois , qu’en faifant ombre de loin ayec mon
doigt fur la boule de mon Thermomètre , je ne le fair '
foit point baiffer fenfiblement : .il ne receyoit donc auparavant
que la Chaleur de l’Air même, quoique frappé
pas les R a y o n s du Soleil. L’Ombre d’un, grand Corps
agit d’une autre manière ; le Corps lui-même, Qc le
terrein ombragé, abforbent la Chaleur de L’Air., Quant
à ce Thermomètre ombragé par la Perche ,. & qui fe
tenoità 1 ou a degrés plus bas que celui qui étoit de l’autre
côté à la même hauteur » quand l’Air étoit traver-
fé par les R a yo n s du Soleil; c’eft que Y Ombre étoit
allez grande autour du premier, pour que ¡la maffia
d’Air qui l’environnoit & que les R a yo n s , ne tra-
verfoient pas, fût fenfiblement moins chaude que
les parties qu’ils traverfoierit.
Les deux. Thermomètres à '5 pieds. & a .50 pied$
du Terrein , exprimoient donc l’un ôr l’autre la C h a *
l e u r de l’Air*à ces hauteurs: «Si cependant, au
c,oeur de l’Eté, quand le Terrein étoit échauffé jus -'
qu’à 45 deg. du Thermomètre, Y A ir n’étoit pas plus
chaud à 5 pieds de diftance du Terrein, qu’il ne
l’étoit à 50 pieds; & fi de l’autre côté de la Perche
ilT’étoit d’ i . à 2 deg. de plus , c’eft encore
parce qu’il étoit traverle par les R a y o n s ; du Soleil.
A quoi j’ajouterai ( & c’eft une conûdêration
importante dont je ferai ufage dans la fuite ); qué
quoique, fondamentalement, ce foit fuivant quelque
fonftion de la denfité, que les R a y o n s du Soleil
agiffent fur-les différentes Couches de LAtmo8