
diffement; & dans la tourbe,pir le deffèche-
ment dans les faifons fèches, & par les plantes
qui la couvrent. A in fi, dans l’une & l’autre
de ces fubftances, quoique ^extérieur pa-
roiffe immobile , il fe fait un mouvement
progreffif à l’intérieur, dés qu’il y a de la
pente.
Voilà ce qui me paroît avoir produit la Ke-
âinguer-Moor. Sa fource eft dans le grand Lae
de tourbe que renferme la Geefl, avec lequel
elle communique par le* trois iifues que j ’ai
indiquées ci - devant. Quand cette maiTe
immence de tourbe eil gonflée par l’eau,
elle fe foulève, & ayant alors trop de molles-
fe pour fe foutenir fans appui, elle s’étend,
partout où elle trouve des iflues; comme le
font le sL flW , ou encore les Glaciers des Vallées
des Alpes. Aufïi voit-on la tourbe, fui-
vre le lit de toutfes les Rivières ou ruiffeaux qui
fortent de ce Lac, & arriver aux Marfchs par
toutes les iflues.
L e gonflement des tourbières par les pluies,
& leur extravafation même fübite, eil un
phénomène très connu. Il eil arrivé quelque
part en Angleterre,que tout-à coup, une campagne,
qui fe trouvoit plus baffe qu’un Vallon
à tourbe , fut couverte d’une partie de
«elle qu’il contenoit. En cette occaflon là ,
de
de longues pluies avoient tellement gonflé &
rammolli la tourbe, quelle s’écoula par la fur-
f a c e , avec le gazon qui la couvroit; tellement
que les poiTefTeuis du Vallon & de la campagne
couverte, furent en différent fur la
propriété de la prairie tourbeufe.
C’eil ainfi que je me repréfente la formation
de la lié diriger-Moor, & la caufe de plufîeurs des
phénomènes de ces tourbières qui font entre
la Geejl & les Marfchs. Souvent on trouve
la tourbe fous le limon ; & parconféquent au
deffous du niveau de la Rivière. Elle ne
peut pas s’être formée en cet état ; il faut
qu’il foit arrivé quelque chofe d’extraordinaire
, ou à la tourbe ou à la Rivière, pour qu’elles
iè trouvent dans cette fituation respeêlive.
Je reviendrai bientôt à cet objet.
Quand on eil fur la Kèdingcr-Moor,on voit bien
qu’elle descend infenfiblement, venant des Vallées
où je lui afligne fa principale fource. Je
dis principale ; car il eil bien fûr qu’en même
tems elle s’accroît par elle-même. Dès qu’il
y a eu là , par quelque caufe que ce foit, une
éponge à retenir des eaux propres à faire la
tourbe, elle a dû continuer de s’y former. En
un mot, c’eil aujourd’hui une tourbière, comme
toute autre; pénétrée de l’espèce d’eau, à laquelle
eil due cette de'génératiôn particulière de
v,é