
le comble des Angularités que j a i eflayé d#
décrire. A tout ce qui borde les Canaux, fe
joint dans le Havre une vraie fabrique de Navires
de toute espèce; il y en a une multitu.
de fur les Chantiers , qu’on embraile d’un
coup d’oeil.- Les Conitruéleurs font tous ri.
ches , & ils ont fingulièrement embelli Cei
bords, de petits jardins & de petits pavillons
à boire“ le thé.
C’eft: dans ce Havre qu’eft le Dam, ou la
Digue deftinée à féparer les eaux intérieures
de Peau extérieure , pour maintenir les premières
à la hauteur convenable ; ce qui
s’exécute ic i, comme dans tous les autres
Dams de ces Provinces, par le moyen d’une
double Eclufe, qui fert en même temsaupas-
fage des Barques pour, entrer ou fortir.
Le 2 0e.
Avant de quitter la Nord-Hollande, je vais,
avoir l’honneur de raconter à V . M. une,
chofe fingulière, d’un genre bien différent
de celui qui m’a occupé jusqu’ici à l’égard de
cette Province , où je n’ai vu que commodités
& richefle. Mais il eil plus important
d’étudier l’Homme qui vit de peu &
ju travers des difficultés., que celui qui vit
dans
Bans l’aife & l’abondance,* car il y a bien
|lus à apprendre fur la grande queftion dü
honbeùr. 5 ■ ■ :,,i - -
I A peu de diftance des bords de ce Pays
| i riche , dont les habitans aiment tant
leurs aifes, & peuvent fe les procurer il
facilement ; eil une petite Ifle nommée Mar-
len, dans le Zuyder-Zée, vis-à-vis de Monni«
mm.' Cette Ifle n’e i l , comme les terres bas-
fes de la Nord • Hollande & de la Frife ,
lu ’un refte des anciens atterriflemens dans les-*
quels fe fit cette irruption de la Mer qui for-«
Eia le Zuyder Zèe ; & fes habitans paroiiTenl
descendre, des témoins de cette catailrophe.
l e font aujourd’nui des Pêcheurs, qui habi-
lent leur Llle fans digues , fuivant la routine
Ijancienne. Leurs maiibns ibnt élevées fur des
■nonticules artificiels, & ils ont de petits
ftonts des unes aux autres, pour fervir de
[■communication quand l’iile eil fous l’eau.
V n Eté elle eil le plus fouvent découverte;
Élle fournit alors des pâturages & du foin, &
les habitans y ont du bétail pour leur ufage.
[C’eft le département des femmes: les hom*
[mes vont pécher, & font fécher leur poiiion.
Bis en portent dans les Villes voiiines, donc
Vis rapportent les chofes qui leur font néces*
|ÜÛres; & principalement le pain. Mais B