
S& H I S T O I R E S X. Partie,
font que la continuation non interrompue de
toutes celles dont j ’ai parlé jusqu’ici ; & ce
même fol continue à l’Orient, par le Brandebourg
& le Mecklenbourg, à une diilance qui
m’eft inconnue. Il n’y a rien de régulier fans
doute dans cette couche vègétable, vu la différence
des circonftances ; c ’eil; l’enfemble qui
eil le même ; tellement qu’il eil impofïlble
d’en tirer aucune conféquence, pour l'ancienneté
d’une des parties de ce fo l, rélative-
ment aux autres ; conféquence du moins qui
puiffe ie lier avec des différences de proximité
de la M e r , ou de hauteur. Et il n’eil
pas moins impoiîîble de conclure de l’enfem-
ble de cette couche, que l’air agit fur ces
terreins depuis des milliers, ou même des
centaines de iiècles ; il eil évident au contraire
que tout cela n’eil pas d’une haute an-
tiquité.
Nous avons vu dansJa croûte fertilifée, ce
que j ’avois remarqué pour la première fois fur
Jes Collines dé jà Gueldre, & que j ’ai yu gp»
fuite presque partout ; c ’eil que cette croûte
, quoique fort noire, & telle que de loin
on la prendroit pour une couche de terre vé-
gétable pure, eil toujours mêlée de fable ,
même jusqu à la furface, où le fable pur voltige
quelquefois encore. Nous n’avons pu
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j LETTRE CXVIE DE LA T E R R E . '30
découvrir , fi ce fable fe foulève 'à mefure
que la terre vègétable s’y infinue ; ou 'fi ce font
les vents , qui, attaquant quelques'endroits
où le fable n’eit pas recouvert, le promènent
fur toute la furface , ’ & le mêlent ainiî aux
I . dépôts de la végétation. On peut dire en faveur
de la première opinion, que les racines
des plantes produifent une partie de la terre
vègétable ; & que s’infinuant dans le fable ,
nonfeulement elles y laiffent leur réfidu, qui
écarte de plus en plus fes grains ; mais qüe,
par ce même écartèmertt , elles favorifent
l’introduétion du réftdu des branches^ des
feuilles. En faveur de l’autre opinion , il y
a deux faits. L e premier que lorsqu’il règne
de grands vents, on voit voltiger fur toutes
les Bruyères le fable qu’ils enlèvent dans les
lieux encore découverts. Le fé cond, que
dans ’beaucoup d’endroits où nous avons fondé
, nous avons vu au ‘deffous de la couche
brune mêlée de fable, un lit de gravier, qui
femble avoir été la furface originaire fur laquelle
s’ eil fait l’ouvrage de l’air. Peut - être
les deux caufes concourent - elles à ce phénomène
; & que fe combinant différemment
fuivant les cas, elles contribuent à mettre de
I la diverfitë dans l’épaiffeur de la croûte noire.
Çette croûte eil en général bien plus
C 4 épais