
boîn me donne quelque confiance; parce' que
ce fut dans des Ifles que je plaçai la tourbe
dont je conje&urai que c’étoit. fait notre
Charbon,
Lorsque je ne faifois encore qu’expofer des
Hypothèfes, pour leur comparer des principes
généraux & des faits qui m’étoient connus,
j ’avoîs formé le plan de n’y jamais mêler
mon propre Syftême; attendant que la réu-
’ nion de tous les phénomènes & des principes
•y conduifît naturellement. Mais depuis que
je vo y a g e , & que nombre de phénomènes
particuliers, nouveaux pour moi, font venus
coucourir au même point ; j ’ai été obligé,
pour ne pas laifler affaiblir l’imprefiion qu’ils
dévoient faire , de montrer fucceffivement à
V . M. comment ils fe lioient à des branches
de mon Syftême, qui enfin nous conduiront
au tronc. La marche eft lente fans doute;
mais elle eft plus fûre. Il y avoit bien à dé»
blayer en notre chemin ; car on avoit beau*
coup bâti fur des fondemens hazardés.
J’ai donc dit en plufieurs occaiïons, qu’outre
les grands phénomènes qui nous indiquent,
que nos Continens ont été autrefois
le I Je de la Mer, & quelle les a découverts
foudain pour occuper une autre place ; il y en
a d'autres qui montrent, qu’il s’eft fait divers
eh an'
I changemens dans cette M e r , avant la gran-
I d e Révolution dans laquelle elle s’eft retitée de
■nos Continens. Il s’y eft formé entr’autres
\eaucoup d’Iiles volcaniques ; & en même
■tems des Ifles naturelles fe font enfoncées;
Tc’eft ce que nous difent divers phénômènes. F Or quelques unes de çes Ifles naturelles pou-
lyoient renfermer des Tourbières , comme on le
L i t par celle de Bornboln :. & fi de telles Ifles
fe font enfoncées; voilà des lits de tourbe couverts
par la Mer; voilà fes eaüx troublées au
moment de l’opération par les matières qui
jfe disperfent ; voilà des premières couches
foe dépôts fur la tourbe , qui forment ce toit
'de Scbifte , à feuillets aquiformes mêlés des
végétaux qui couvraient la tourbe au moment
Idé la fùbmerfion ; voilà un nouveau fond fur
[lequel s’accumulent ènfuite lès divers dépôts
4 e la M e r , même des Collines ; voilà donc enfla
la tourbe comprimée , & renfermée dans
jün laboratoire ; où elle ne peut qu’éprouver de
■ grands changemens. Je n’irai pas plus loin;
car je ne connois pas ce laboratoire. Mlais
en avouant qu’il y a encore des chofes ob*
fçures, dans cette transmutation dé la tourbe,
& dans l’arrangement de quelques couches de
tiarbon ; je ne puis m’empêcher de croire 9