
' J’ajouterai une réflexion à l’égard de? Philqfophes
Chrétien?. 11 faut fans doute réfuter, les Sÿftè-
pies métaphyfiquès des Incrédules; & pour cela on
eft obligé quelquefois, de leur en oppofer de rnê*
jpae genre.» tnais ce doit être feuleipent Popr leur
montrer ; que s’ il s’agitVd’examiner, par les lumières
feules de l ’Homme, des objets fur lesquels
il en à fi Peu ; dans cet examen même * notre
Croyance a bpaucpuP d’avantage fur la leur. Fai»
re à çet égard des Syftêihes, pour les affirmer ; c’eft,
comme je le difois à cette .occafipn même? » faire
dépendre le fort d’une Fortereife inexpugnable,
^ de celui dp quelques .Champions.” m% .
La R e ’v e’l a t i o n a ep pour but, . de tracer
la cpnçluïte de 1’Homme, & de fonder fes "espérances$
& non de lui fournir des Thèfes philofophiques pour
i'occiiper. Dans ce but E l l e enfeigne : ,, qu'il ÿ
„ a un E t r e Suprême Créateur de .l’Univers : qué
,, l’Homme eft fur la Terr.e, celle de fes Créatures
„ à laquelle 11 a fait aboutir le plus de Cau-
„ fes fécondés : qu’lu eré.é a iïif & libre, afin
„ qu’il opérât lui-même fon Bonheur: qu’Iu lui a
B donné des Loix pour qu’elle? ferviiTent de Rè-
tj g le a fa .conduite ; que s il les fuit, il jouira d’un
„ Bonheur ‘ éternel ; Enfin , ique s’il ^ viole ces
B Jjoix y par ignorance ou par foibleffe, il a dçs
Py moyens d’en obtenir le pardon” . . .
Tels font les .points fondamentaux de cette Doctrine.
, principale attention du Phïlofophe Chrétien?
doit dope être de les maintenir. Toute idée
particulière qui n’en détruit? ni l’harmonie, ni le but,
doit être regardée par lui, comme un objet de fpécu-
Jation ; & il ne doit pas rifquer, en l’attaquant,
d’exÇa)
Lettres fur iuelquç Pprtic de ta Sùitfe &ç. P. 202.
REM* su r t a R E V.EÎL*. ï ■ 7 51
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jâ’expofer le refte de l’Edifice. L’Homme eft trop enclin
à faifir de? prétextes quand fps penchaps font contpaii
res au bien général ; pour l’bngager dans le Labyrinthe
des fpéculations, & l’expofer ainli à penfer, qu’il
n’a point de Règle fure.: i l eft trop indolent' quand
il s’agit de combattre des pafîions exaltées ; pour
lu i“ pré tenter, ces Svftémes 'B encküiîneft'iÿnt, dont- >il
conclut bientôt, qu’ il lui éft inutile de faire des efforts.
Quant aux ar’gupiens qui attaquent la çerfitudé
tnême de la Rk’ v ï ’ l a t x o n , il faut fans doute y
répondre avec foin. Mais bn ne défit pas oublier en
jnêrae tems; ' que la R e lig io n exifte, & que c’eft
h ceux qui voudraient la déraciner du coeur des Hommes,
à démontrer qu’elle n’eft que Chimère. Car
fon exiftence feulé, eft non .feulement un droit,
inais une preuve en fa faveur. ^ Jamais la Reli*
gion Mahpmètane pe fe fut établie & confervée, . f i
elle ne S’était entée fur la Religion Judaïque,
qui reçut une baîe fofide à fon commencement.
Le Culte des Idoles ne fubfifteroit plus, s’il ne eon-
fervoit,^.parmi fes idées déraifonnabies., des reftps de
linftruttion que reçut 1’ Homme à fqn Origine, Le
Christianisme , en fuccèdant à la Révélation Judaïque
, eut les fondemens en Elle , '&h*eP fut que
l ’extenfion, confôrméthept aux deffeins de la Sagesée
'Suprême à l’égard de l’Humanité. C’eft par là qu’lL
fubfifte, qu’Iu s’étend, & qu’ix embrafiera un jour
toute la Terre. J