
en ruches, dans des matières calcaires tenues en
diffolution par l’eau de la Mer, qu’à leur attribuer
la formation de toutes les matières calcaires qui
exiftent; puisque nous voyons une fi grande
abondance de ces matières dans. des lieux où
l ’on ne trouve aucune trace, ni d’eux, ni même
de fabrication par la Mer. > .7 ,
, „ Un autre remarque générâle que nous avofis
faite fur toute notre route 4 c’eft que nous n’y
avons pas trouvé la moindre trace volcanique •
pas le plus petit indice d’aétion dtiFcu. Tout
eft vitrescible, réfraélaire ou calcaire ; 'mais rien
n’eft vitrifié ni calciné. Nous avons Vu auffi une
grande abondance de Scbotls :de nombre '■ d’es- '
pèCes dans toutes Tes matières primordiales ; ainfi
il n’eft pas étonnant qu’on en trouve dans les
matières volcaniques, lorsqu’ils ont été moins fu.
fibles que celles qui lés contenoient.
„ Là belle Vallée du haut Faut’tgriy fe termine
à une Gorge de laquelle on monte à di ver fes
Soanmités qüi en forment le fond. Celle du Bon-
homme, que notis* dévions travérfér, fe préfen-
toit en face; & en cet endroit eft un peti't Hameau
, bâti auprès d’une Egliie nommée Notri
Dame de la Gorge. Les Torreris font encore terribles
dans cette région là , parTétàt itïineux de
la furface dé tous les Pics, & par lé jfeu- de, force
de la végétation pour ^xer les talus. L e Bon\iant,
(je ne fais pourquoi il porte ce nom, à tnoins que
ce ne foit pas contre vérité comme le Édn - bm-
me) fait autant de ravage qu’aucun autre ''plant
i f
Torrent de ces Montagnes. La grande abôndan-
Icc des Piuiesqui tombèrent au Mois d’Oéiobre dernier
le groflit ii fort, qu’il répandit une prodi-
gieufe quantité de Gravier en quelques endroits de
fon voiÜnage. Plufieurs petites Chapelles > qui
fervoient de Stations pour monter à i’Eglife, furent
presque enfévelies, & i’Eglife elle-même fut.
¡en danger. Quant on connoît- bien ces Montagnes,
qu’on remarque les prodigieux changemens
qu’y opère une feule inondation momentanée,
[& que l’on compare ces effets fübits, avec ce qui
[exifte procédant de la même caufe, on ne fauroit
relier un moment dans l’idée, que ces Montagnes
foyent expofées aux influences de l’air depuis une
haute antiquité; car évidemment, il n ’a pas fallía
un bien grand nombre de Siècles pour produire
tout ce qu’on y voit de ce genre.
„Arrivé dans la Gorge du Bon-Homme, on mon-,
te par un chemin pierreux , laiffant le Torrent
■fur la droite. La pierre dominante eft de cette
espèce commune micacée qui compofe une partie,
des Montagnes du côté du Piémont, furtout dans
la Vallée de Suze, & qu’on y nomme Sarizzo.
Le Torrent s’eft frayé une route dans cette Gorge
, au travers de profondes coupures. Etant
montés pendant une demi-heure, toujours en
l’entendant mugir à une' petite diftance, nous
pûmes enfin le découvrir ep approchant d’un de
fes bords: il eft vraiment terrible à conildé-
rer; car il fe précipite avec un bruit de Tonnerre
, & íes Rochers fur lesquels on fe trouve fem*
Lient en être ébranlés. Un peu plus haut, fes
Tome V. C e bords