
fuppofant qu’elle a été feqouée par de violents
tremblemens de terre. Ses .couches font bri-
fées, & les blocs font entaifés dans le défor.
dre qu’on trouve fur quelques Montagnes de
granit ', & ce même défordre règne dans une
étendue qui m’a paru de pluiieurs lieues, Te
crns d’abord que c ’étoient des grès, à la manière
de ceux qui compofent ces Collines li fin.
gulières-de la Forêt de Fontainebleau', mais la
forme & la fituation des blocs, ainii que leur
décompoütion , me firent douter de cette
explication. Il n’eil pas ordinaire que les
grès fe décompofent; c ’efl: une des pétrifications
les plus dures ; aulieu que ces blocs-là
fe décompofent avec beaucoup de facilité,
comme la plûpart des pierres fableufes de ces
contrées. Le fable s’accumule entre les blocs,
& la végétation s’en empare en divers endroits
; la bruyère particulièrement s y établit
comme fur tous les fables. Si j ’avois eu le tems
de parcourir un peu mieux ces Collines, &
d’examiner principalement la forme des bloc»
en diverfes fituatioris , j ’aurois pu décider plus
pofitivement entre l’hypothèje de couches bri-
fées, & celle de grès découverts par le fable
entraîné de ces Collines.
Devenu de plus en plus attentif à ce fol de
fable, à mefure que par mes obfervations &
in*
(informations je vois toujours mieux qu’il tient à
[une caufe générale, le dernier ouvrage de la Mer,
h’apperçus en deçà de Rbeine un phénomène
[bien plus intéreflant que celui dont je viens de
fcarler. Quelques morceaux de pierre à chaux,
Jjjue je vis parmi la bruyère, fixèrent d’abord mon
■attention ; & ayant demandé à mon Poilillon
■’où ils venoient , il me fit remarquer dans
■es creux peu loin de là , que tout lé deiïous
Küfûble étoit de cette même pierre; ajoutant
■quon l’en droit pour faire la chaux. Sans
■quitter un fol très horizontal, ni le fable à la
Ifurface , je vis quantité de ces creux où; la
mierre à chaux étoit découverte. Ses couches
■n’ont fouffert aucun dérangement; mais el*
Iles font fi gercées, qu’on n’en rire que de
■fort petit moellon prêt à être mis au four-
à-chaux.
Sans mon obfervation à Groningue , ce
■Phénomène m’eût peu frappé : mais faliaifon
■avec celui de ces pierres roulées le rendoit (fort expreifif. Des couches de pierre à chaux,
non déplacées quoique brifées , i enfévelies
■Tous le fable, à une fi petite diflance de la
■Mer & fi peu d’ élévation au deflus de fon ni-
■Veau, montrent qu’il a pu y en avoir de pareil-
lies fur fes nouveaux bords ; & l’on conçoit
■fort bien alors, que les vagues les ont détrui-
Y 4 tes