
vigation fur ces Côtes. La Mer y parois«
foit comme les grands chemins qui environ,
nent une Capitale ; ou encore , comme les
environs d’une ruche, où les abeilles arri«
vent, voltigent, partent de toute part. Je
comptai à la fois 80 voiles ; & à meihre quel
nous navigions , j ’en voyois fe perdre dans!
l’horizon vers le Nord , ôc d’autres au conJ
traire paroître Vers le Sud.
Ce matin le vent s’eil affoibli, & il ’e il!
reilé peu d’apparence d’atteindré Harixichw
avant la fin delà journée; ainfi la plupart!
des paflagers ont penfé comme moi à pren-l
dre terre, & nous avons débarqué ici. Mais!
n’ayant pas trouvé aifez de voitures pour!
partir tous, il a fallu en envoyer chercher ;|
& cet heureux obilacle m’a donné du 'tems. g
Je me fuis d’abord promené fur la plage,!
& je l’ai trouvée formée de petits cailloux,!
dans toute l’étendue que je pouvois décou-l
vrir.*"puis, à une petite'-diftance en avant!
dans les terres, j ’ai vu d’anciennes falaifesÆ
c ’efl: à dire des terreins autrefois dégradés!
par la Mer, qui, fur les côtes d’Angleterre, fe l
nomment Clijfs. J’ai cherché enfuite à pren-l
dre quelques informations fur l’hifloire de I
cette côte. Mais à mon accent étranger, & j
à la nature de mes queftions, j ’ai trouvé tout |
île monde presque muet ; & l’on a commencé
de m’obferver, C ’eil beaucoup qu’on aîe
Jvoulu répondre à quelques unes de mes ques-
I irions, & qu’on m’aît laifle enfuite promener
■fur la plage & fur les Collines , quoiqu’en
■fei’obferyant toujours; car il y a ici une petite
■Garnifon, & une redoute au bord de la Mer.
■Enfin cependant j ’ai fju & vu ce dont j ’avois
Jbefoin.
■ La Mer a certainement occafionné antre-
■Fois des dégradations fur cette côte Orientale ;
Bear elle eil bordée de falaifes ; mais depuis
jjongtems elle a cette de leur nuire. Aldbïïwugb
eil bâti fur la plage , entre les falai-
ïips & la Mer: ces parties , autrefois escar-
Ip é e s , fe réduifenc peu à peu à des talus
Imoins rapides, que la végétation recouvre ;
B& même derrière lé Bourg elles font convert
i e s en jardins. Je -fuis monté par leur pen-
I te fur le terrein élevé, & j ’ai vu que toute la
Ëroafle eil de fable, mêlé de cailloux fembla*
Ëbles à ceux de la plage. C’eil donc en les
Idémoliflant, que la Mer s’eil oppofé elle-mê-
*me un rempart. Après chaque éboulement,
i l e fable a été entraîné au loin par les cou*
I rants & les vagues : mais le gravier eil res-
■ té ; & peu à peu il s’en eil formé une plage
I baiTe, dont le talus, fort incliné, s’oppofe
aux