
„ facrée que produit la Religion en faveur
de l’Humanité qu’elle protège, allez atta-
„ quer la cruelle Mode des traités de Ta£H-
,, que , & faites qu’on feplaife à ceux quipar-
,, lent de défrichemens & de Colons ! Et vous,
„ Interprètes du fentiment, venez y placer
, , vos fcènes. Abandonnez le canevas ufé
,, des Vallées d’Arcadie, qui n’eft plus dans
,, nos moeurs : apprenez au Monde , aux
,, Souverains, par la voye perfuafive de l’a-
„ mufement, qu’il exifte d’immenfes Bruyè-
„ res , qui n’attendent que des fecours pour
„ augmenter le nombre des hommes heu-
„ reux ! Et ne craignez pas que ce foit pour
^ vous un champ ftérile. Vous trouverez ,
„ dans ce qui eft , & furtout dans ce qui
„ pourroit être* encore, mille fujets intéres-
„ fans pour vos tableaux.”
Tandis que nous montions cette pente in-
fenfible, j ’examinois la croûte vègétabk, pour
découvrir fi elle donnoit quelque ligne de différence
de terns. Mais je n’en apperçus aucun;
pas même au haut de la Montagne.
Les Bruyères élevées, où les Bruyères baifes,
ne différoient en rien qui procédât de la hauteur.
Même fable, même épaiifeur de terre
végitàbîe. Toutes les différences (car il y
«n a fans doute ) ne font dues qu’à des caufes
I particulières , & f e voyent:dans le haut eora- I me dans le bas. Ce fable enf inel eve fur
I toute la Chaîne; & partout ou à n eft pas
I recouvert de Bois, il; reffemble entièrement
■ aux Bruyères du Brabant & de YOver-Iflel.
I Mais le noyau de ces Montagnes n eft pas
K de fable ; il eft calcaire. En traverlànt la
■ gorge qui nous a conduits à Detmold, & où le
■fablerègne toujours, j’aitrouvé des morceaux
I épars de pierre à chaust : & mettant pied^ à
■ terre pour m’approcher des hauteurs, j at
I vu | par l’augmentation du nombre de ces
■ pierres, que c’étoit là leur fource. Au deçà,
1 & descendant vets Detmold, j’ ai trouvé enco-
I re de ces pierres à chaux roulees, répandues
■ fur le fable, qui eft pétrifié.
I Après avoir traverfé cette première ligne
I de Montagnes, nous nous fommes trouvés I dans une grande Vallée garnie de Monticu-
I les, la plupart de fable ou de pierre fableu-
I fe ; & le même fol s’élève fort haut fur une
■ nouvelle ligne, qu’il faut pajTer pour venir à
■ Pyrmont. N o u s l’avons traverfée par Barn-
■ drop. Elle çft couverte de fable jusqu’au
I haut, foit pétrifié, fo it mouvant : mais dans
I la pente de ce côté-ci, la pierre a chaux eft en-
I tièrement découverte ; & l’on en voit les cou-
I ehes iusques dans la Vallée de ByrmonU J y
I B 4 ai