
leur Ordre &■ l’Humanité. Il fopffloit un'Vent
très fróid quand nous y arrivâmes: on nous fit
grand feu , & i® $*bte fut aüffitôt couverte de
fruits fecs. de pàin de fromage & de très bon vin,
en.attendant un,fouper plusfolide.: La N e i g e ,
qu’on voy oit tout auteur du Couvent bien qu’au
coeur de l’Eté , nous auroit aflez indiqué la-hauteur
où nous faifions il bonne chère i& off nous
nous trouvions fi bien logés:,, quand rabaifietoent
du Bar mètre ne nousd’eût pas dit. Î3i o fte
„ On.fait au Couvent des obfervations-jôUrna-
lières, pour déterminer la hauteur- mdÿêBdei-ijù
s’y tient le mercure, & pour vérifier tes remarques
fur \es Variations du Baromètre à diverfës^élëva*
tions dans l’Atmosphère. Mais il manque à ces
obfervations une condition effentielle (furtout pour
ce .dernier b u t), c ’eft d’obferver un Thermomètre
auprès du Baromètre. Car plus, de chaleur , quj
accompagne le beau tems fur ces Montagnes, y
fait teñirle mercure trop haut;f& le contraire, gui
eft toujours l’effet du mauvais tems, l’y fju^tçnir;
trop bas j deforte qué la Variation totale obier-
v é e , .doit être un peu trop grande, Il arrivera
donc quelquefois, que la Variation paroîtra aufij
grande, au St. Bernard qu’à Ja Plaine; quoique réellement
elle y fort moindre.
aV Sans doute que cette Variation doit être
quelquefois suffi grande fur les Montagnes qu’à
leur pied, & qu’elle peut même y être plus gran- !
de. Dans le premier cas, la Caufe du' changement
dtl poids de l’Air n’affeéie | que les parties de l’Atmosphère
fupérieures aux, Montagnesj; dans le fécond
cas, des Caufès contraires, agiflent dans la
■■ Wm tran*
tranche interceptée-par les detix Stations.. Mais
ii Ja Caufe des Variations agit également'fur toute
pAtmosphère feniible., fon effet-fur la hauteur du
Baromètre doit évidemment diminuer à mefure
qu’on monte. , ¡ j ,
,f Quant aux Phénomènes dépendans des variations
diurnes de la Chaleur de l’Air^qui font ceux
dont tu t’es le plus attaché à développer la Théorie,
je crois qu’ils font trop compliqués par d’autre?
caufes beaucoup plus efficaces,, pour qu’on
[puiiTe les démêler fans des Baromètres bien faits,
des; Thermomitre s joints à ces Baromètres,, d’autres
Thermomètres conftruits exprès pour obferver la
Chaleur de l’A ir , & des obfervations, vraiment
fmultanéès faites à de petites diftânees ; en un
mot, fans tout l’appareil de nos obfervations à
Saîève. ■ ■■■■'. î . , . s
„ Quant à la hauteur moyenne du Baromètre*
d’après des obfervations faites jusqu’ici, .elle pa-
roît être d’environ 20 p. 10 1.;. ce qui fait à peu
près G-pouces de différence, d’avec Genève, & indique
une hauteur qui n’eft guère moindre de i io é
Toifis au defius du niveau du Lac. Ce doit être
auffi, à peu de chofe près, la hauteur du Col du
Bon-homme & de celui de Iz Sègne ; ce dernier pa-
roiffant le plus élevé, des trois, & celui du Bon-
bomme lé moins. . ,
„ L e Couvent du St. Bernard eft fur le territoire
de Valais1. On côtoyé, avant d’y arriver, un
petit Lac, An commencement duquel font les LL
mites du Valais. du Piémont.■ La Gorge où l’on
pafi'e eft,dominée par des Sommités, qui; font encore
couvertes de Neige partout ou les pentes ne
J Ëe i font'